SÉCURITÉ. Le Conseil central du Coeur du Québec – CSN interpelle les gouvernements pour faire de la santé-sécurité au travail une priorité nationale alors que les lois demeurent sensiblement les mêmes depuis plus de 30 ans. Des modifications sont nécessaires, particulièrement dans le contexte de pandémie liée à la COVID-19.
Dans un communiqué transmis aux médias, la CSN indique qu’il y a un accident de travail toutes les six minutes, c’est plus de 90 000 par année. Précisément, il y a eu 17 décès en Mauricie-Centre-du-Québec en 2019 alors qu’on en a enregistré 190 dans toute la province du Québec. De plus, on compte plus de 107 000 lésions acceptées par la CNESST (accidents et maladies confondus).
«Année après année, nous appréhendons ce triste bilan, car il illustre à quel point il y a urgence d’agir pour améliorer la protection des travailleuses et des travailleurs, quel que soit le secteur d’activités. Nous ne cesserons pas d’interpeller les gouvernements tant et aussi longtemps que les dispositions législatives et les mesures appropriées ne seront pas adoptées», soutient Mario Pellerin, vice-président du Conseil central du Coeur du Québec – CSN.
«Je travaille au Centre-du-Québec depuis toujours. Oui, ici comme ailleurs, j’ai vu des améliorations, mais là il faut donner un nouveau souffle aux lois qui n’ont à peu près pas changé depuis les années 80.»
Selon Paul Lavergne, président du Conseil central, les mécanismes de prévention prévus dans la loi ne s’appliquent qu’à environ un cinquième des travailleuses et des travailleurs du Québec.
«La loi actuelle ne s’applique qu’à deux groupes prioritaires définis selon les secteurs économiques des années 70. Un non-sens! Les preuves sont faites. Ce n’est plus éthique de soustraire des gens de la loi en santé-sécurité au travail parce qu’ils ne font pas partie d’un groupe cible».
Par ailleurs, M. Lavergne croit qu’il est nécessaire de déjudiciariser le système, car actuellement, une «tendance lourde est en train de s’installer» selon laquelle certains employeurs travaillent fort pour se dégager de leurs responsabilités en matière d’indemnisation. «C’est inquiétant», précise le porte-parole.
Selon Isabelle Gélinas, vice-présidente au Conseil central et travailleuse de la Société des alcools du Québec, le contexte actuel doit favoriser une prise de conscience générale quant à l’importance de la santé et de la sécurité dans les milieux de travail.
«Tout ce que nous traversons collectivement en ce moment illustre la pertinence d’adopter une législation assurant des mécanismes de protection à l’ensemble des milieux de travail. Aujourd’hui, plus que jamais, cela doit devenir une priorité nationale et c’est ce message que nous souhaitons envoyer aux autorités ».
Le Conseil central du Coeur du Québec – CSN est composé de près de 180 syndicats et regroupe 17 000 travailleuses et travailleurs sur le territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec.