CORONAVIRUS. Plusieurs espéraient que les salons de coiffure soient inclus dans le plan de réouverture des entreprises présenté par le gouvernement Legault mardi. Or, les Québécois devront encore patienter pendant quelques semaines.
En attendant de connaître la date à laquelle ils pourront rouvrir leur porte, sous recommandations de la Santé publique, plusieurs salons de coiffure se préparent en vue d’accueillir leurs clients.
À Drummondville, Hangar Coiffure a déjà mis en place des mesures d’hygiène et de distanciation qui permettront d’assurer la sécurité de son personnel et sa clientèle. Le salon de coiffure situé sur la rue Lindsay a notamment revu ses installations pour assurer une distance de deux mètres entre chacun en tout temps.
«On a déplacé la réception. On a enlevé des chaises pour épurer la salle d’attente. D’ailleurs, les clients devront se présenter seuls à leur rendez-vous. Des plexiglass seront installés entre les lavabos. L’avantage qu’on a, c’est que nos postes de travail étaient déjà à deux mètres chacun», indique Billy Leblanc, copropriétaire du salon Hangar Coiffure avec Kiliane Grenier.
«Le salon a été désinfecté au complet. Nos instruments seront désinfectés entre chaque client. On a ajouté un lavabo à l’entrée pour le lavage des mains. Il y aura du désinfectant partout, on n’en manquera pas, lance-t-il, ajoutant que les serviettes seront également lavées à l’eau chaude.
Contrairement à ce qui a été véhiculé dans certains médias, il n’est pas prévu que les coiffeurs soient vêtus d’un habit de protection. «Il ne faut pas exagérer. Il faut attendre avant d’aller trop vite. Nous, on a préparé la base et on verra comment on s’ajuste en fonction des recommandations qui seront émises», est d’avis M. Leblanc.
Si les sarraus ne sont pas envisagés, les masques, les visières, les lunettes et les gants pourraient toutefois s’ajouter aux brosses et aux ciseaux. Hangar Coiffure étudie également la possibilité de prolonger ses heures d’ouverture pour éviter d’accueillir plusieurs clients à la fois.
«On va peut-être ouvrir du lundi au samedi, de 8h à 20h, et se garder le dimanche pour se reposer. Il faudra voir si on pourra travailler les cinq coiffeurs et coiffeuses en même temps. On se prépare à toute éventualité», indique-t-il.
Lorsque la date de réouverture des salons de coiffure sera connue, Billy Leblanc s’attend à ce que le téléphone sonne davantage. «On reçoit déjà de nombreux appels», fait-il savoir.
Pour accommoder certains clients à camoufler leur repousse, le salon de coiffure a d’ailleurs vendu des produits de coloration de cheveux, accompagné d’une feuille de route. «On a fait du télétravail avec quelques-uns. Certains avaient déjà travaillé ça, mais d’autres n’avaient jamais appliqué de coloration. On voyait les maris le faire, raconte-t-il en riant. C’était drôle, mais dans l’ensemble, le résultat était bien!»
Salon de barbier
Le Barbu Sportif, qui accueille une clientèle masculine, se prépare aussi en attendant le feu vert du gouvernement. «Déjà, les outils étaient désinfectés entre chaque client. Avant l’annonce de la fermeture temporaire, on était d’autant plus rigoureux», indique Marjorie Landry, propriétaire de la chaîne de salons de barbier Le Barbu Sportif et copropriétaire de la succursale de Drummondville avec Gabrielle Lavoie.
Pour protéger les barbiers et barbières ainsi que les clients, le port du masque est notamment envisagé. Du désinfectant pour les mains sera aussi mis à la disposition de la clientèle. Comptant six chaises et dix professionnels, le salon de barbier du boulevard Saint-Joseph s’attend à rouvrir avec une équipe réduite.
«Notre système informatique est bien fait pour la prise de rendez-vous et les retards, on va prévoir plus de temps entre les clients pour s’assurer qu’ils ne se croisent pas, ajoute l’entrepreneure, qui prête main-forte au réseau de la santé pendant la crise. On dit que les propriétaires d’entreprise travaillent fort, mais ce n’est rien à côté du personnel de la santé!»
Par ailleurs, si certains attendent impatiemment la réouverture des salons de coiffure et de barbier pour rafraîchir leur coupe ou leur couleur, d’autres ont aussi hâte de retrouver leur confident.
«Plusieurs clients viennent chaque semaine parce qu’ils ont besoin de parler à leur barbier ou leur barbière. Ce n’est pas tout le monde a qui a la chance d’avoir une famille. On a informé nos clients qu’on était là pour eux s’ils avaient besoin de parler, même si on était fermé. On a des clients qui nous ont écrit. L’équipe était à leur disposition pour leur parler», fait savoir Marjorie Landry.
Rappelons que les salons de coiffure et d’esthétique sont fermés depuis le 22 mars.