CORONAVIRUS. Si la résidence Jazz Drummondville figure sur la liste des milieux de vie pour aînés touchés par la COVID-19 publiée par Québec, la direction de l’établissement soutient que le cas confirmé est celui d’un résident qui a contracté le virus à l’hôpital et n’est pas revenu depuis.
Le 31 mars dernier, un résident de la résidence située sur la rue Rose-Ellis a été transféré à l’hôpital Sainte-Croix. «La personne a été hospitalisée. On pensait que c’était un problème de type cardiaque. Ça n’allait pas. Les signes vitaux n’étaient pas beaux», mentionne la directrice générale de la résidence Jazz Drummondville, Annick Giguère.
La famille, qui a contacté L’Express, confirme que le résident a été hospitalisé pour une pancréatite. Son séjour à l’hôpital a duré 13 jours. En début de semaine passée, le centre hospitalier a communiqué avec la résidence pour personnes âgées pour l’informer que le patient était prêt à y retourner.
«On a demandé à avoir un test négatif pour qu’il puisse réintégrer la résidence pour protéger nos autres résidents. Le test a finalement sorti positif à la COVID-19. Cette personne n’est jamais revenue à la résidence. Ça aurait pu être catastrophique. On a peut-être sauvé des vies, est d’avis Mme Giguère. Depuis déjà plusieurs semaines, quand un de nos résidents est plus de 12 heures à l’hôpital, on demande un test négatif pour qu’il puisse revenir.»
Après avoir obtenu le résultat du test, l’homme infecté à la COVID-19 a été transféré au Centre hospitalier affilié universitaire régional (CHAUR) de Trois-Rivières. Avant de réintégrer la résidence Jazz Drummondville, il devra obtenir deux résultats négatifs, espacés dans un délai de neuf jours. À son retour à Drummondville, il devra être isolé pendant 14 jours.
«Par précaution, on a dépisté sa conjointe. Elle n’a aucun symptôme. On a pris de grandes mesures de désinfection, même si on sait que statistiquement, c’est presque impossible qu’il y ait des traces étant donné que ça fait plus de 14 jours», assure la directrice générale de la résidence Jazz Drummondville.
Ayant été dépistée vendredi, la résidente doit obtenir le résultat du test en début de semaine prochaine. «Elle est isolée. Elle n’a aucun contact avec qui que ce soit», assure Annick Giguère.
La directrice générale de la résidence Jazz Drummondville dit avoir été transparente avec les résidents et leurs proches. «Dès qu’on a reçu le résultat du test, on a parlé aux 500 résidents pour leur dire la vérité et j’ai écrit aux 405 familles des résidents en leur donnant les faits. Ils ont tous été avisés.»
Mesures strictes
Alors que la situation est critique dans plusieurs établissements pour personnes âgées de la province, la résidence Jazz Drummondville dit respecter des mesures strictes. «Notre personnel a une entrée à part quand il arrive. On change nos vêtements de ville dès qu’on entre parce qu’on les considère contaminés. On se change avec des vêtements lavés à l’eau de javel. On fait l’inverse le soir. C’est la même chose pour le personnel du CLSC ou d’ailleurs qui vient voir leurs clients, ils ont tout un arsenal à porter pour aller les voir», explique Annick Giguère.
«On fait une déclaration de toutes les allées et venues des résidents et des employés, des fois qu’un jour il arriverait quelque chose pour qu’on puisse arriver à retrouver les personnes concernées», poursuit-elle.
Avec l’accord de la Santé publique, l’établissement offre quatre repas en salle à manger, en respectant une distance de deux mètres entre les résidents. «Il y a 40 personnes à la fois au lieu de 130 habituellement. Les autorités ont confirmé que c’était sécuritaire et très bien pour leur moral de se voir, même s’ils ne peuvent pas se parler», indique-t-elle.
«Ça nous permet aussi de nous assurer qu’ils mangent bien. On connaît nos gens. On peut dépister un peu par là aussi. S’il y a une perte d’appétit, on va envoyer un infirmier dans l’après-midi pour voir pourquoi la personne a moins mangé. Ça nous permet d’avoir une idée de l’état de santé de la personne.»
La directrice générale indique que le lavage des mains des résidents est effectué à chacune des entrées et sorties de la salle à manger et que les tables sont désinfectées entre chaque client. «Il n’y a rien sur les tables non plus et les espaces communs sont désinfectés trois à quatre fois par jour», précise-t-elle.
Quant à la pénurie de personnel qui se fait sentir dans les milieux de vie pour aînés, la directrice générale indique que «c’est fragile». «On ne déborde pas de personnel, mais le dévouement de notre personnel est digne de mention. Nos résidents sont inquiets et certains commencent à avoir des hallucinations de stress. Mon personnel fait un travail extraordinaire d’essayer de rassurer autant les résidents que les familles. J’ai une équipe de feu, une équipe de rêve», souligne-t-elle.
Jusqu’à maintenant, il y a 124 cas de COVID-19 confirmés sur le territoire de la MRC de Drummond. Les nouvelles données seront dévoilées plus tard en après-midi.