STOCK-CAR. L’incertitude plane toujours sur l’Autodrome Drummond. Malgré la demande du gouvernement du Québec d’annuler tous les événements publics sportifs jusqu’au 31 août, le promoteur Yan Bussière refuse de mettre une croix définitive sur la saison 2020.
Tombée à la veille du congé pascal, la nouvelle a eu l’effet d’une douche froide pour Yan Bussière, qui était sur le point d’annuler les quatre programmes du mois de mai, mais espérait toujours lancer la saison quelque part au mois de juin. Ciblant les événements à grande affluence où il est impossible de respecter les règles sanitaires telles que la distanciation physique, cette annonce gouvernementale concerne directement l’Autodrome Drummond, un endroit qui peut accueillir plus de 4000 spectateurs.
«C’est un coup dur, mais je garde un mince espoir. Il pourrait encore y avoir des changements. La date du 31 août pourrait être devancée. C’est pourquoi je ne suis pas encore prêt à annuler le reste de la saison, mais je demeure réaliste. Les chances sont très minces», a exprimé l’homme d’affaires, qui a néanmoins obtenu la permission d’effectuer des travaux urgents sur le terrain de l’Autodrome.
Selon le calendrier établi avant la crise du coronavirus, 14 des 17 programmes de courses devaient avoir lieu avant le 31 août sur la doyenne des pistes de stock-car au Canada. Les trois soirées prévues à l’affiche au mois de septembre pourraient-elles avoir lieu?
«Ce serait impossible de préparer la piste pour seulement trois événements en septembre. C’est sans compter que la météo pourrait nous empêcher de tenir certaines de ces soirées», a affirmé Yan Bussière, qui a néanmoins déposé une demande afin de présenter des pratiques à huis clos sur l’ovale drummondvillois.
«Ça permettrait aux pilotes de ne pas perdre la main en vue de la saison 2021. Mais comme il n’y aurait pas de spectateurs, ça ne serait pas rentable pour nous», a-t-il expliqué.
Ne cachant pas son inquiétude au sujet de l’avenir de l’Autodrome Drummond, Yan Bussière a entrepris des démarches auprès du gouvernement québécois afin d’obtenir une aide financière. Le promoteur a également contacté la Société de développement économique de Drummondville, les responsables du milieu touristique ainsi que les députés provinciaux et fédéraux.
«J’attends des réponses. Comme notre masse salariale était inférieure à 50 000 $ l’an dernier, on ne serait pas admissible. Je commence à être nerveux, car il y a des frais fixes chaque année pour opérer l’Autodrome. Sans courses, on n’aura aucune entrée d’argent. Je n’ai jamais demandé de subvention avant aujourd’hui, mais là, on a besoin d’aide», a affirmé Bussière, en précisant que les billets de saison pour l’année 2020 seront honorés en 2021 si la saison tombe à l’eau.
Des courses virtuelles
En attendant un dénouement à cette crise, l’Autodrome Drummond présentera des courses virtuelles sur sa page Facebook à compter du 5 mai prochain. La série iRacing Street stock Québec réunira une soixantaine de pilotes chaque mardi, à compter de 17 h 30.
«Il y a un gros engouement autour des courses virtuelles en ce moment. L’Autodrome Granby a déjà lancé sa série sur une autre plate-forme et c’est très populaire. Nos coureurs se sont équipés d’un simulateur pour pouvoir participer à ces courses», a expliqué Yan Bussière, en rappelant que le Drummondvillois Alex Bergeron est champion en titre de la série virtuelle World of Outlaws.
«On pourra voir des jeunes de la catégorie Slingshot se mesurer à nos vedettes de la classe Modifiés. Les jeunes sont nés avec un jeu vidéo dans les mains, mais les plus vieux sont compétitifs. Ils se pratiquent pour bien performer.»
Ces courses se dérouleront dans le décor virtuel de la piste de Lernerville située en Pennsylvanie. «Nous avons choisi cette piste parce qu’elle est similaire à celle de Drummondville. Les courbes et la configuration sont semblables», a indiqué Yan Bussière.
«Le jeu est tellement bien fait, a-t-il ajouté. Les images sont très réelles. On a l’impression d’être sur place. Le spectacle est aussi bon que dans les vraies courses.»
Les gagnants de la saison seront récompensés par des prix et des bourses. «On a plusieurs partenaires qui ont embarqué, mais il n’y a pas moyen de rentabiliser ça. On fait ça juste pour s’amuser. Ça permet de garder un intérêt envers les courses», a conclu Yan Bussière.