COVID-19. Quand elle a appris que son père était affligé d’un cancer du poumon à un stade avancé, Claudia Letendre était certaine que les médecins allaient être en mesure de remettre son paternel sur pied rapidement. Elle n’avait jamais envisagé qu’il soit toujours en attente d’une délicate chirurgie… quatre mois après la tombée du diagnostic.
«Mon père, Gilles Letendre, me dit qu’il vit ça au jour le jour, mais quand il aura sa date de biopsie, je crois que ce sera autre chose. De mon côté, je suis très inquiète. Il y a cinq ans, j’ai perdu ma mère d’un cancer généralisé alors qu’elle n’avait que 55 ans; puis, quelques mois après son décès, mon frère a succombé d’un cancer au cerveau à l’âge de 31 ans», a exprimé la Drummondvilloise, qui suit l’évolution de la pandémie et qui prend connaissance chaque jour des décisions qui se prennent pour les salles d’opération.
Mais quand même, Claudia Letendre se dit satisfaite, malgré les délais causés par le contexte actuel, du service que reçoit son père à l’hôpital. Lorsque l’épidémie s’est manifestée au Québec, son père devait subir une biopsie au poumon droit pour s’assurer que la masse cancéreuse de 8 centimètres ne s’était pas propagée dans ses ganglions. Ce prélèvement était nécessaire avant l’étape de la chirurgie.
«En mars, le pneumologue nous avait dit qu’il ne fallait pas attendre deux mois pour l’opération et la COVID-19 est arrivée… ça m’inquiète. Au moins il y a deux semaines, le médecin a rappelé mon père pour qu’il passe des tests en médecine nucléaire. Je suis quand même satisfaite du suivi qui est fait. Nous attendons toujours les résultats», ajoute Mme Letendre, qui a accompagné son père à l’hôpital de Trois-Rivières pour ces tests.
«Il a été escorté jusqu’à l’étage, car personne ne pouvait pas l’accompagner. Ce n’est pas évident.»
Résignée à devoir attendre, elle se réjouit néanmoins de l’état général de son père. «Il va bien, hormis une toux liée à sa condition», dit-elle.
Évidemment, Claudia Letendre prie le ciel pour que son père ne contracte pas la COVID-19, une maladie qui pourrait le rendre très malade.
«Quand je vois que des gens ne respectent pas les règles de confinement et de distanciation physique, ça vient me chercher ces temps-ci», a-t-elle indiqué.
Précisons qu’il y a quelques jours, le gouvernement du Québec a annoncé que certaines opérations semi-urgentes et urgentes allaient être reprises dans les hôpitaux. Celles-ci sont cependant réalisées au compte-goutte.