PROTECTION. Le Groupe DPI a saisi l’occasion d’ajouter une corde à son arc. Il a développé une visière de protection en plastique qui permet de limiter la propagation du coronavirus. Â
«Nous sommes spécialisés dans le plastique, donc ça allait de soi qu’on pouvait fabriquer un produit de la sorte. Le projet a pris forme lorsque mon ami Alain Vallières — qui travaille aux Terrasses de la Fonderie — voulait protéger son personnel de la COVID-19», fait savoir Pierre Pépin, président du Groupe DPI.
Après quelques essais, l’entreprise drummondvilloise a créé sa première visière de protection le 30 mars dernier. «On est parti de scratch. On a fait cinq ou six prototypes avant de trouver le bon produit», raconte M. Pépin.
Rapidement, la production a débutée et le président a trouvé preneur pour ses visières auprès des épiceries, des CHSLD et des résidences de personnes âgées, notamment. L’engouement autour du produit est fort présent.
«Il y a un médecin du Nouveau-Brunswick qui a communiqué avec nous pour en acheter. Je ne sais même pas comment il a entendu parler de nous. Maintenant, on souhaite faire des démarches auprès de Santé Canada pour pouvoir les vendre aux hôpitaux», précise-t-il.
Toutefois, Pierre Pépin s’inquiète quant à l’approvisionnement du matériel. «Le nerf de la guerre en ce moment, c’est d’être capable de trouver la matière première. Par exemple, on a dû acheter des rouleaux d’élastique en Chine, car il n’y a plus rien au Québec, au Canada et même aux États-Unis. Puis, normalement, on s’approvisionne en plastique chez Cascades, mais là on doit trouver d’autres sources. Je fais aller mes contacts», fait-il savoir. Son objectif ultime est de fabriquer 100 000 visières de protection, s’il réussit à se procurer tout le matériel nécessaire.
Le rôle social des employeurs
Lorsque la crise du coronavirus a frappé le Québec, Pierre Pépin revenait d’un voyage en Europe. «J’ai donc dû me placer en quarantaine pendant 14 jours au début de la crise. J’ai trouvé, comme entrepreneur, que j’ai été lent à réagir face à la situation. Aujourd’hui, je suis bien content de pouvoir participer positivement», confie-t-il.
En tant qu’employeur, il croit avoir «un rôle social à jouer». «Il faut créer des jobs et non mettre tout le monde à pied. Ç’a été un gros défi pour moi. Les gens ne souhaitent pas être sur le chômage, ils veulent se rendre utiles», souligne-t-il.
Près de 25 % de son équipe a déjà pu recommencer à travailler. «Mon objectif ultime est de ramener tout le monde au travail. Les employés sont super contents de produire des visières de protection. Tout le monde a le sourire et on travaille à l’unisson», conclut-il, en précisant que les visières de protection feront désormais partie de son offre de services, et ce, même après la crise du coronavirus.