Reconnu de la planète mode, le Drummondvillois Denis Desro est décédé

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Par Jean-Pierre Boisvert
Reconnu de la planète mode, le Drummondvillois Denis Desro est décédé
Denis Desro (Photo : Gracieuseté)

MODE. Le Drummondvillois Denis Desro, qui jouissait d’une réputation internationale dans le milieu de la mode, est décédé des suites d’une crise cardiaque, samedi dernier.

Sa famille, évidemment ébranlée par ce départ soudain, a émis un communiqué pour souligner la contribution exceptionnelle de celui qui fut, notamment, directeur mode du magazine «ELLE Québec» de 1992 à 2015. Il avait pris récemment une semi-retraite et travaillait à l’occasion en collaboration avec la Maison Simons de même qu’à d’autres projets artistiques.

«Denis aura au fil des ans créé et développé la fonction de directeur artistique et rédacteur en chef mode au magazine ELLE Québec; puis, de Fashion Creative Director à ELLE Canada. Amoureux avisé de la mode, Denis appréciait par-dessus tout le talent. Qu’il soit d’ici ou d’ailleurs. Aux «Fashion Weeks» de Paris, New York et Milan auxquelles il assistait, il aura été un formidable ambassadeur du Québec. Connu et reconnu de la planète mode, son affabilité, son humilité, son irrésistible sens de l’humour le distinguaient entre tous», est-il précisé.

Son frère Donald (Desrosiers) est attristé comme tous les autres membres de la famille. «C’est arrivé vite. C’était le premier de la famille. Il ne parlait pas beaucoup de ses activités. On ne savait pas qu’il était à ce point proche des grands de la mode. Dans les prestigieux défilés, soit de Jean-Paul Gaultier ou d’autres, il avait toujours sa place dans la première rangée. Il travaillait souvent à Milan. Quand Claudia Schiffer est venue au Québec, c’est lui qui l’a accueillie», a-t-il confié au journal.

Un œil aguerri

Diplômé de l’UQAM en graphisme, puis créateur de mode gagnant du Prix international du lin dans les années 1980 en France (celui- là même qu’avaient remporté à leur époque Saint Laurent et Lagerfeld pour la laine au début de leur carrière), Denis Desro s’est ensuite consacré au stylisme. «Il a mis à profit sa connaissance fine de la confection et du design du vêtement au service de la direction artistique. Ainsi il pouvait tout embrasser dans l’image à produire. Son œil aguerri, son ouverture, son sens des couleurs, sa sensibilité à la nouveauté ont fait de lui un directeur mode extraordinaire», ajoute le communiqué.

La Presse n’a pas non plus passé sous silence la disparition de ce «très grand et talentueux illustrateur». Le quotidien montréalais a pu recueillir un témoignage de certains de ses proches collaborateurs dont celui de Dick Walsh, directeur artistique. «Il a eu sa propre ligne de vêtements. Ses vêtements étaient superbes. C’était inné chez lui. Il avait un œil très sûr, un grand talent pour les mélanges de couleurs et d’imprimés».

Manon Chevalier, journaliste qui a collaboré au ELLE pendant des années, se rappelle: « Ce que je retiens de Denis, c’est qu’il a ouvert la mode [au Canada et au Québec] à l’international. Oui, il encourageait la mode d’ici, mais il gardait un œil très aiguisé sur ce qui se faisait à l’étranger, et il arrivait à les mettre en scène de façon extraordinaire. Il a lancé la carrière de plein de photographes et de stylistes, était de tous les défilés. C’était plus qu’un passionné; c’était un érudit de la mode».

Fils de Mario Desrosiers, décédé, Denis Desro laisse dans le deuil sa mère Marie Cloutier, ses sœurs Odette et France ainsi que ses frères Donald, Guy et Pierre.

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