GOLF. Les amateurs de la petite balle blanche pourront-ils s’élancer cet été? La saison sera-t-elle retardée ou annulée en raison de la crise mondiale du coronavirus? En attendant une réponse à ces questions, les clubs de golf de la région de Drummondville se préparent en vue d’une éventuelle relance.
Comme l’ensemble des entreprises et des activités non essentielles de la province, les clubs de golf ont fermé leurs portes jusqu’au 13 avril prochain à la demande du gouvernement du Québec. Seuls des travaux minimaux de préparation des terrains sont actuellement permis par la Direction de la santé publique.
Au club de golf Heriot, tous les employés sont en attente, y compris le directeur général et professionnel Kevin Coderre. Seul un surintendant effectue des travaux urgents sur le parcours du chemin Tourville.
«C’est une bonne nouvelle, car c’est un temps critique pour nos terrains. C’est à ce temps-ci de l’année qu’on doit enlever les toiles de germination et ramasser la paille», a expliqué Kevin Coderre.
Le scénario est semblable au club de golf de Drummondville, où trois employés s’affairent à préparer le terrain.
«Pour le reste, tout est au neutre, a exprimé le professionnel et directeur golf Claude Gamache. D’habitude, on est déjà à l’œuvre tant dans nos bureaux que sur le terrain à ce temps-ci de l’année. Présentement, on est tous dans le néant. Je ne pense pas que la saison soit annulée, mais personne ne peut vraiment le savoir. Comme on devrait atteindre le top de la crise au cours des prochains jours, c’est plausible qu’on commence la saison seulement au début du mois de juin.»
Des restrictions pour éviter les contacts
Au cœur de cette crise majeure pour l’industrie touristique mondiale, les instances de Golf Québec transmettent leurs arguments au gouvernement provincial afin de permettre une ouverture de leurs clubs durant la période estivale.
«Le golf, c’est un sport extérieur où il est possible d’éviter les contacts et de respecter la distance de deux mètres entre les gens», a fait valoir Kevin Coderre.
En cas de reprise, il faut toutefois s’attendre à ce que le golf soit joué différemment, soutient Claude Gamache. «Il va y avoir des restrictions et de nouvelles manières de faire. Par exemple, les départs seraient espacés au dix minutes plutôt qu’aux huit minutes de manière à limiter les contacts. On voudra aussi éviter que les gens touchent au drapeau ou au fond du trou avec leurs mains. Les chalets pourraient même rester fermés. On est prêts à toutes éventualités», a-t-il affirmé.
Habituellement, la saison se met en branle vers la fin du mois d’avril ou au début du mois de mai. En raison de la hausse du nombre de cas observée au Québec au cours des derniers jours, les clubs de golf se préparent toutefois au pire. «On n’a aucun contrôle sur la situation. On se croise les doigts, mais le dernier mot revient au gouvernement. Chose certaine, on va respecter les consignes gouvernementales. C’est la santé de nos employés et de nos clients qui est jeu. C’est d’autant plus vrai que la moyenne d’âge des amateurs de golf est assez élevée», a affirmé Kevin Coderre.
«Le golf fait partie du quotidien de plusieurs personnes qui sont confinées à la maison. Je sais qu’il y a plusieurs mordus qui sont inquiets et qui ont hâte de savoir s’ils pourront jouer. Il ne faut pas oublier l’aspect de la santé mentale en temps de crise. C’est pourquoi on reste positifs. On veut donner espoir aux amateurs de golf», a ajouté le dg du club Heriot.
«C’est l’un des sports susceptibles de repartir cet été si la crise le permet, a renchéri Claude Gamache. Les gens confinés ont besoin de prendre l’air.»
Des pertes financières «énormes»
Selon la tournure des événements, les clubs de golf de la région s’attendent à subir d’importantes pertes financières au cours des prochains mois. «Les pertes seront énormes, a laissé tomber Claude Gamache. Je ne pense pas que notre membership soit affecté, mais on a déjà plusieurs tournois corporatifs qui sont annulés. Ça va nous faire mal.»
Du côté du club Heriot, certains membres attendent avant de payer leur cotisation. «On les comprend d’hésiter, a admis Kevin Coderre. Comme la crise économique touche plusieurs entreprises, on a aussi plusieurs tournois de golf corporatifs qui risquent d’être annulés.»
«L’an passé, on avait eu un printemps pluvieux, mais on a survécu. Si le début de la saison est repoussé en juin ou en juillet, il va y avoir des pertes, mais on devrait passer au travers. Par contre, on ne pourrait pas se permettre une saison complète sans golf. Ce serait inquiétant pour l’avenir de notre club», a ajouté celui qui est en poste depuis 2017.
Au plus fort de la saison, le club Heriot engage 35 employés saisonniers. Si la saison est retardée ou annulée, ces chômeurs pourront bénéficier de la prestation d’urgence du gouvernement canadien.
De son côté, le club de Drummondville emploie une cinquantaine d’employés chaque été. Quant aux travaux de construction du nouveau parcours, qui devaient entraîner la fermeture du club du chemin du Golf à compter de la mi-septembre, ils ont été reportés. Selon Claude Gamache, il ne s’agit toutefois pas d’une décision en lien avec la crise actuelle.
Rappelons que le club fondé en 1924 est passé aux mains de l’entreprise Soprema l’an dernier. C’est l’entreprise de Jack Nicklaus qui aurait été mandatée pour dessiner ce nouveau parcours.
Ailleurs dans la région, des travaux de rénovation sont également prévus au club de golf Le Drummond, à Saint-Majorique.