COVID-19 : La Muse a donné 200 potages à des aînés

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Par Marilyne Demers
COVID-19 : La Muse a donné 200 potages à des aînés
Le restaurant La Muse a préparé 200 litres de potages à donner. (Photo : Gracieuseté)

SOLIDARITÉ. Afin d’offrir un peu de réconfort aux personnes de 70 ans et plus de Drummondville et des environs, le restaurant La Muse a préparé 200 litres de potages à donner.

«Depuis le début de la crise, on vit de nos potages et de notre sauce à spaghetti, avec les «takes-out» et la livraison. Quand on a su vendredi que le gouvernement nous donnerait un coup de pouce, on s’est senti vraiment privilégié. On s’est demandé ce qu’on pouvait faire pour aider la communauté», explique la propriétaire du restaurant La Muse, Julie Arel.

«En étant au centre-ville, beaucoup de personnes âgées passent à pied, regardent nos vitrines et certaines nous partagent leur tristesse. Avec nos chefs cuisiniers, on a décidé de produire des potages et de demander à leurs enfants d’aller leur porter sur leur balcon», poursuit-elle.

Étant passés de 32 à 2 employés au cours de la dernière semaine, Julie Arel, son conjoint et les deux chefs cuisiniers ont préparé les 200 litres de potages au navet érable et aux patates douces à la thaïe, entre midi et 18 heures la veille. «On a une bonne technique depuis deux semaines», lance la femme d’affaires.

Avec l’aide de bénévoles, les potages ont été distribués samedi, entre 10 et 11 heures. Les automobilistes étaient d’ailleurs nombreux à faire la file sur la rue Heriot. «Les gens passaient comme un service à l’auto», explique-t-elle.

De plus, 25 potages ont été livrés et déposés sur le balcon de 25 aînés habitant à l’extérieur de Drummondville. «Depuis le début, on dirait que les personnes âgées sont comme des criminels et ne peuvent pas sortir de chez elles. La livraison de potages va faire en sorte que leur journée soit plus ensoleillée.»

Mercredi, La Muse a aussi remis, sous forme de service à l’auto, 2 160 œufs en collaboration avec l’entreprise de distribution de fruits et légumes E. Larocque & Fils, qui a pour sa part fourni 800 œufs.

Les aliments ont été offerts à des personnes démunies ou des familles nombreuses de la région. «On a vidé nos réserves, tout ce qui était périssable. Pain, muffin anglais, bagel, fruits, jus», énumère Julie Arel.

Ayant aussi remis des boîtes à lunch au personnel médical de l’Hôpital Sainte-Croix dernièrement, la propriétaire de La Muse a fait savoir que d’autres initiatives pourraient voir le jour. «Quand je me lève le matin, il faut qu’il y ait un sens à ma journée. Après cette crise, je n’aurai plus peur de rien en affaires. Je ne verrai plus jamais ça comme avant. Et une fois qu’on aura passé au travers, on sera uni plus que jamais.»

Bouche-à-oreille
Samedi, Julie Arel a été contactée par l’équipe de recherchistes de l’émission Les week-ends de Paul Houde au 98.5 FM. «C’est un monsieur de 70 ans à qui on a vendu du potage qui a appelé l’émission», indique-t-elle.

Après avoir entendu l’entrevue à la radio, une Montréalaise a contacté le restaurant La Muse. «La femme a demandé si on pouvait faire livrer un steak haché à sa mère qui vit dans une résidence pour personnes âgées de Drummondville. On lui a fait un steak haché et on est allé lui livrer», raconte-t-elle.

«On était sur le point de fermer hier soir quand le téléphone a sonné. C’était la résidente de Montréal qui m’appelait. Elle pleurait. Elle m’a dit que sa mère était contente, et que depuis le début de la crise, c’était la première fois qu’elle l’entendait rire au téléphone, ajoute-t-elle. J’étais sur main libre. Avec les chefs cuisiniers, on était tout à l’envers. Ce qu’on entendait, ça valait tout l’or du monde.»

Julie Arel et sa mère. (Photo: Gracieuseté)
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