Drummondville tient à rétablir les faits quant à la gestion du budget municipal

Drummondville tient à rétablir les faits quant à la gestion du budget municipal
Francis Adam, directeur général de la Ville de Drummondville. (Photo : Archives)

RÉACTION. La Ville de Drummondville tient à réagir à la déclaration d’Alain Carrier, candidat à la course à la mairie, concernant la gestion des finances publiques en ces temps de pandémie.

Par voie de communiqué, la Ville assure que tout l’appareil municipal est mobilisé et concentre ses énergies, jour et nuit, à trouver les solutions pour soutenir la communauté, et ce, depuis le début de la crise sanitaire sans précédent qui frappe le Québec, comme d’autres régions du monde. Les citoyens peuvent être donc rassurés quant à la capacité de gestion des autorités municipales.

«Il va sans dire que la Ville de Drummondville a déjà entamé le travail de réflexion pour libérer des marges de manœuvre financières destinées à faire face à la crise. Déjà, le 17 mars, à la demande des élus, j’ai adressé une directive à l’administration municipale de réviser les revenus et les dépenses afin d’évaluer les impacts budgétaires de la crise actuelle et d’élaborer des scénarios financiers pour y faire face. Ainsi, la Ville entend demeurer agile et être dans les meilleures dispositions pour soutenir le milieu aujourd’hui, mais surtout une fois la crise passée», a tenu à préciser Francis Adam, directeur général de la Ville de Drummondville.

En ce sens, la Ville rappelle également qu’elle s’est mise rapidement en mode action pour venir en aide aux citoyens et aux entreprises. Soulignons, entre autres, la création, en collaboration avec ses partenaires du milieu, du Comité de soutien à l’économie locale de Drummondville, la mise en place d’un délai de grâce jusqu’au 20 mai pour le premier versement des taxes municipales 2020, le vote d’un don de 10 000 $ au fonds d’urgence de Centraide Centre-du-Québec pour venir en aide aux plus démunis durement frappés par cette crise, et la délégation d’employés pour prêter main-forte aux organismes communautaires du milieu qui œuvrent en sécurité alimentaire.

Fonctionnement d’un budget municipal

Comme le contenu de l’article du 25 mars laisse transparaître une confusion quant au fonctionnement du budget d’une municipalité, il est important de rétablir les faits pour favoriser la juste compréhension de la situation par les citoyens.

Tout d’abord, il est crucial de bien saisir que le budget d’une ville est constitué de deux composantes distinctes, soit le budget de fonctionnement, dont les fonds sont disponibles immédiatement, et le budget d’investissement, pour lequel la Ville fait principalement appel aux subventions ou à l’emprunt. En fait, les projets évalués à 11 M$, que propose Alain Carrier de mettre sur la glace, seuls 160 000 $ sont exclusivement financés à même les revenus des taxes municipales du budget 2020.

Les autres dépenses énumérées dans l’article sont soit subventionnées par le gouvernement pour des projets bien précis, soit réalisées par un financement qui ne provient pas directement des budgets de fonctionnement 2020.

Le fait de reporter ces investissements n’aurait donc aucune incidence sur la marge de manœuvre de la Ville, à court ou moyen termes. Les 11 M$ ciblés dans l’article ne sont pas des sommes présentement disponibles à la Ville pour des opérations courantes de l’année 2020. Cependant, comme indiqué précédemment, la Ville est déjà à identifier de manière concrète les sommes qui ne seraient pas dépensées compte tenu de la situation actuelle, et celles qui pourraient être reportées.

Par ailleurs, l’attribution d’une somme de 23 M$ en subventions par le gouvernement provincial est mise en doute dans l’article. Évidemment, ces versements pour les nombreux projets d’investissement visés sont en très grande majorité déjà confirmés par les divers ministères sollicités, et ce, depuis plusieurs semaines. Pour ceux qui ne le sont pas encore, les projets qui s’y rattachent sont conditionnels à la confirmation de ces subventions. C’est donc dire qu’aucune dépense d’investissement non subventionnée ne sera engagée sans subvention. C’est la base du mécanisme derrière un budget d’investissement, faut-il le rappeler.

Il est aussi question d’une augmentation du budget municipal de 9 M $. De cette somme, l’augmentation des coûts de déneigement à elle seule représente 4 M$. Cela, ajouté au développement de la Ville et à l’inflation, ne peut évidemment en être autrement. De plus, l’ajustement du taux de taxes municipales n’était pas de quatre cents, décidément, mais bien de trois cents, dont deux cents exclusivement destinés à la réserve financière dédiée au réseau routier, à la mobilité et au transport, comme réclamé par les citoyens.

Pour terminer, et c’est là peut-être le plus important selon la Ville, les différents projets budgétés impliquent un rigoureux travail de planification, d’appel d’offres, et d’engagements auprès d’entrepreneurs et de professionnels drummondvillois et québécois. Tout comme le préconise le premier ministre du Québec, ces types d’investissements en temps de crise sont vitaux pour offrir du travail aux employés et pérenniser les entreprises, maintenant et une fois le retour à la normale. C’est ici, en quelque sorte, une mesure de soutien au tissu entrepreneurial drummondvillois et québécois. Il n’est donc certainement pas temps de leur couper les vivres.

Rappelons en terminant que la course à la mairie a été reportée à une date ultérieure en raison de la COVID-19. (LT)

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