ÉQUITATION. La pandémie mondiale de coronavirus ne freine pas les ambitions de Lily-Rose Lemaire. Malgré une pause forcée, la jeune cavalière de Drummondville veut atteindre les plus hauts échelons sur la scène internationale de l’équitation.
Âgée d’à peine 16 ans, Lily-Rose Lemaire attire déjà l’attention dans la discipline du dressage. C’est par l’intermédiaire d’une amie que la jeune athlète a découvert ce sport il y a quelques années.
«J’ai immédiatement aimé ça et je n’ai jamais arrêté d’en faire. Je me suis spécialisée vers le dressage, une discipline où on doit effectuer des mouvements bien précis devant des juges. C’est assez compliqué à faire, car c’est vraiment axé sur la précision. On est évalués sur notre exécution, mais aussi sur la façon dont le cheval réagit avec nous dans le mouvement», raconte Lily-Rose Lemaire.
Pour obtenir un maximum de points, le cheval et son cavalier ont besoin d’être en harmonie parfaite. Au fil des ans, une véritable connexion s’établit entre les deux complices.
«Notre cheval, on a besoin de le connaître par cœur. On passe le plus de temps possible avec lui. On doit savoir reconnaître s’il a assez mangé, assez bu, s’il est de bonne humeur ou non, quelles sont ses émotions. S’il semble différent cette journée-là , on doit savoir pourquoi. Ce sont ces petits détails-là qui font une grande différence en compétition», explique Lily-Rose Lemaire.
«Les chevaux ressentent beaucoup nos émotions, poursuit la jeune athlète. Quand on est stressés, ils deviennent stressés. Quand est n’est pas contents ou trop énergétiques, ils le savent aussi. On doit donc savoir gérer nos propres émotions pour aider le cheval.»
La jeune cavalière se décrit comme une travailleuse acharnée ainsi qu’une athlète très compétitive. «J’aime ça me dépasser. C’est ma priorité chaque fois. Je me distingue aussi par l’énergie que je dégage. Je suis toujours très positive. Même si ça ne va pas bien, je me dis que ça aller mieux demain. Il faut avoir une bonne attitude et une bonne tête sur les épaules. Parfois, ça peut être dur. On compose avec des animaux. Parfois, ils se blessent ou des problèmes surviennent. Ça demande des sacrifices. C’est un sport dur aussi bien mentalement que physiquement», exprime-t-elle.
Un nouveau cheval
Figurant parmi les plus jeunes cavalières lors de ses deux premières participations au championnat mondial junior en 2018 et en 2019, Lily-Rose Lemaire a su impressionner les juges de la Fédération internationale équestre. Avant le début de la présente saison, la jeune athlète s’était fixé comme objectif de participer au championnat nord-américain, au Michigan, ainsi qu’au championnat international junior, en Floride.
«Pour y arriver, je dois maintenir un bon classement canadien et mondial. Plus tard, quand je vais changer de catégorie d’âge, je vise les Jeux olympiques.»
Depuis quelques semaines, Lily-Rose Lemaire possède un nouveau cheval se nommant RF Cameron Velvet. Son ancienne jument, World Lady, était devenue trop âgée pour participer à des épreuves de dressage. «Ça demande une certaine adaptation, mais ça se passe très bien jusqu’à présent. J’ai passé du temps avec lui en Floride cet hiver. On s’est entraîné et on a appris à se connaître.»
De retour au Québec depuis quelques semaines, Lily-Rose Lemaire se préparait à débuter sa troisième année dans la catégorie junior (14-18 ans) sur la scène internationale lorsque la crise du coronavirus a éclaté. «Pour le moment, toutes les compétitions sont annulées. Nous n’avons pas de nouvelles des organisateurs de concours aux États-Unis», précise Lily-Rose Lemaire.
Basés en Floride pendant la saison hivernale, son cheval ainsi que ses entraîneuses Isabelle Ouellette et Béatrice Boucher sont présentement en route vers le Québec afin de respecter les mesures mises en place par le gouvernement canadien. «Mon cheval devait revenir seulement vers la fin du mois d’avril. À leur arrivée au Québec, mes entraîneurs seront en quarantaine, mais d’ici trois semaines, j’espère reprendre l’entraînement.»
Étudiante au sein du programme équestre du collège Saint-Bernard, Lily-Rose Lemaire doit faire preuve de discipline dans ses études. Pendant qu’elle s’entraîne en Floride durant la saison hivernale, elle doit étudier à distance. «Ça demande beaucoup d’organisation, mais je suis une fille mature et très organisée. Je sais bien gérer mon temps. Je suis toujours en avance dans mes examens. Tout se fait à distance sur mon ordinateur. Mes professeurs sont toujours présents pour répondre à mes questions», précise celle qui est parfois appelée à voyager seule.
«Il y a plusieurs choses à gérer en dehors du sport, poursuit-elle. Il faut être capable de faire le lien avec toute l’équipe qui travaille avec nous. Il y a les entraîneurs, les massothérapeutes et les vétérinaires. Il faut que tout le monde fonctionne ensemble.»