CORONAVIRUS. C’est un véritable cri du cœur qu’a lancé le maire par intérim de Drummondville, Yves Grondin, vendredi, dans le cadre d’une conférence de presse diffusée en direct de l’hôtel de ville via Facebook et qui a permis aux autorités municipales de faire le point sur la situation relative à la pandémie mondiale de coronavirus.
Flanqué du directeur général Francis Adam et du directeur du service de sécurité incendie et sécurité civile Yves Beaurivage, le premier magistrat a d’abord remercié les citoyens qui suivent les recommandations des autorités sanitaires et salué leur contribution à la lutte à la propagation de la maladie. En date d’aujourd’hui, aucun cas de COVID-19 n’a encore été diagnostiqué ni à Drummondville ni au Centre-du-Québec.
Yves Grondin a demandé aux citoyens de poursuivre ces pratiques sécuritaires, et ce, malgré les désagréments causés par des déplacements restreints, le confinement et une vie au ralenti. «On termine la première semaine des mesures d’urgence pour pandémie. Comme l’ensemble des Québécois, les Drummondvillois font face à plusieurs situations inusitées et à des difficultés. On s’ajuste et on vit ça au jour le jour. C’est de cette façon qu’on va être capable de traverser cette épreuve-là ensemble. On doit prendre soin les uns les autres, mais toujours en respectant les règles de confinement» a lancé le maire d’entrée de jeu.
C’est que malgré les directives gouvernementales, Yves Grondin a constaté que de quelques attroupements continuent d’avoir lieu à Drummondville. «Il y a des gens d’un certain âge qui se regroupent dans les bouts de rangée d’épicerie parce qu’ils s’ennuient seuls à la maison. Je comprends ce sentiment, mais franchement, ce n’est pas une bonne idée. Si on veut couper la chaîne de contagion, il faut rester chez soi.»
Pratiquant le métier d’agent de pastorale à la paroisse Saint-François-d’Assise, Yves Grondin ne cache pas qu’il a le sermon facile en ces temps de crise. «Il me revient en tête un vieux texte qui disait il y a un temps pour chaque chose. Il y a un temps pour s’étreindre, un temps pour s’abstenir, un temps pour rire et un temps pour pleurer. Maintenant, c’est le temps de rester à la fois seuls et forts ensemble.»
Même si des progrès restent à faire, le maire estime que la population est de plus en plus sensibilisée à l’importance de limiter ses déplacements. «Les gens ont mieux répondu vers la fin de la semaine. Lundi, il y avait encore beaucoup de citoyens qui se présentaient encore à l’hôtel de ville. Depuis jeudi, c’est plus tranquille. Les gens commencent à comprendre. Le message rentre.»
Joignant sa voix à celle du premier ministre du Québec François Legault, Yves Grondin a invité la population à éviter les déplacements d’une région à l’autre, et ce, toujours dans l’optique de freiner la propagation du virus.
«Notre situation est enviable. On est bons et on doit continuer de l’être. On a respecté les mesures, mais il reste encore une semaine à notre première quatorzaine. Des cas pourraient éclore cette semaine. Ce qu’on veut, c’est que la chaîne de contagion soit stoppée. On vous demande donc de rester à Drummondville. Ce n’est pas le temps d’aller voir mononcle ou matante à Montréal», a-t-il lancé.
En saluant la solidarité des citoyens en ces temps difficiles, qui s’exprime notamment via la page Facebook Esprit de communauté Drummondville, le maire a exhorté la population à prendre particulièrement soin des aînés, pour qui la COVID-19 représente une véritable menace. «Prenez soin de vous. Des autres. De notre monde. Je vous invite à contacter ceux que vous aimez, à prendre de leurs nouvelles, leur dire que vous pensez à eux, qu’ils existent bien dans votre cœur. Si possible, vous pouvez rendre service aux personnes de 70 ans et plus qui ont besoin de faire des commissions.»
Des solutions créatives
Rappelant les mesures mises en place par la Ville au cours des derniers jours, Yves Grodin a tenu à rassurer les citoyens que les services essentiels continueront d’être offerts par les employés. L’accès aux bâtiments municipaux sera toutefois interdit à compter du 23 mars.
«On va continuer de répondre à vos besoins, mais par téléphone ou via le site web de la Ville. Le service d’eau potable va se poursuivre, nos rues vont continuer à être déneigées, les bris d’aqueducs vont être réparés et le service d’incendie va continuer de sauver des vies. On va aussi continuer de surveiller le niveau de la rivière Saint-François.»
Déjà, la Ville a annoncé un moratoire sur le paiement des comptes de taxes. Un comité de soutien à l’économie locale a aussi été mis en place. «On veut déjà se préparer à la relance une fois que la crise sera passée. On veut entendre les inquiétudes, les questions et les projets des commerçants. L’objectif, c’est d’être à l’écoute et de trouver des solutions ensemble.»
Concernant la situation du marché public, qui continue d’ouvrir ses portes pour l’instant, le maire a rappelé que ce commerce ne dépend pas de la Ville. «C’est une épicerie comme les autres. Les gens du marché public sont responsables. Ils vont suivre les recommandations d’ordre sanitaire et ils vont limiter l’accès aux clients.»
Yves Grondin a aussi contacté les gens du milieu communautaire au cours des derniers. Il a rappelé que les organismes de la Corporation de développement communautaire Drummond sont encore en service, mais par téléphone ou par internet. «Ceux qui vivent de la solitude, qui trouvent ça difficile ou qui ont des idées moroses, je vous suggère d’appeler au CEPS Drummond.»
Parmi les annonces que la Ville prévoit faire la semaine prochaine, la bibliothèque permettra aux non-abonnés d’accéder à son catalogue virtuel de plus de 8000 documents électroniques. De plus, il sera bientôt possible pour les enfants de vivre la populaire activité «L’heure du conte» grâce à des capsules vidéo en ligne. «Les gens ont du temps et cherchent à le meubler. La lecture est une belle façon d’habiter un autre monde», a souligné Yves Grondin.
Le service des loisirs compte également promouvoir des activités favorisant les saines habitudes de vie à l’heure du coronavirus. «Ces actions ne sont pas parfaites ni suffisantes, j’en conviens, mais elles viennent démontrer la créativité et le professionnalisme de nos employés et leur volonté de répondre aux besoins des citoyens. C’est une grande fierté», a conclu Yves Grondin.