CORONAVIRUS. Plus de 110 personnes ont été dépistées pour le coronavirus à Drummondville depuis l’ouverture de la clinique désignée, samedi le 14 mars.
Selon le décompte du CIUSSS, une soixantaine de dépistages ont été réalisés au cours du week-end alors que 49 personnes ont été testées lundi. Au moment d’écrire ces lignes (mardi soir), aucun cas n’avait été encore confirmé.
La clinique, située sur la rue Saint-Jean dans l’édifice de la Clinique médicale AJC, accueille sur rendez-vous uniquement les voyageurs avec symptômes et les personnes ayant été en contact avec l’un d’eux.
«Il s’agit d’orientations du gouvernement que nous devons mettre en application. Je comprends les inquiétudes des gens présentant des symptômes s’apparentant à la COVID-19 (toux, fièvre et difficultés respiratoires), mais il ne faut pas oublier que nous sommes encore en période hivernale, donc il y a encore beaucoup de circulation de cas de grippe et de virus hivernaux provoquant sensiblement les mêmes symptômes», explique Guillaume Cliche, agent d’information au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
C’est que de nombreuses personnes partagent leurs inquiétudes sur les réseaux sociaux quant à l’accessibilité à la ligne Info-santé 811 et, du même coup, aux cliniques de dépistage. Des gens ont attendu jusqu’à quatre heures consécutives, après de multiples tentatives, avant de parler à une infirmière au bout du fil.
La Drummondvilloise Annie Girardot a réussi à avoir un rendez-vous à la clinique pour ses deux garçons après trois heures d’attente au 811. Mais le rendez-vous ne l’a pas du tout rassuré.
«Je suis revenue d’un voyage à Cuba le 14 février. Mon premier fils est tombé malade le 1er mars, deux jours après les 14 jours, il avait de gros maux de gorge, de la fièvre, le nez qui coule et de la toux. Il a même encore des symptômes. Mon deuxième fils a un énorme mal de gorge depuis jeudi passé et a aussi fait de la fièvre (…) Une fois sur place (à la clinique), ils ont écouté les poumons, ont regardé la pression et leur ont dit qu’ils n’avaient pas besoin de faire le test. Je ne comprends pas. Je ne pouvais pas entrer avec eux parce qu’ils ont 16 et 18 ans, sinon j’aurais argumenté, c’est certain», raconte-t-elle, ne sachant pas encore si elle va rappeler au 811.
Quant à elle, Marie-Ève Simard a pu faire tester sa petite fille après avoir beaucoup insisté.
«J’ai commencé par appeler au numéro spécial et ils m’ont transférée au 811. Après 3 heures d’attente, la ligne s’est coupée. J’étais totalement découragée. J’ai rappelé puis j’ai attendu 45 minutes. En même temps, j’ai contacté l’hôpital pour voir si je ne pouvais pas me faire aider. La dame de la réception ne pouvait pas faire grand-chose. J’ai alors pris la décision d’aller directement à la clinique, car ma fille avait tous les symptômes et une jeune fille de sa garderie revenait de voyage. Je leur ai expliqué la larme à l’œil la situation et ils l’ont exceptionnellement laissée passer», partage en toute reconnaissance Marie-Ève Simard, toujours dans l’attente du résultat au moment d’écrire ces lignes.
Plusieurs citoyens réclament une ligne directe vers la clinique plutôt que de devoir se référer au 811, mais M. Cliche précise que les directives ne vont pas en ce sens pour le moment.