HUMOUR. Olivier Martineau a aiguisé sa lame humoristique : son style est plus affûté que jamais. Dans son spectacle Parfa, qu’il présentera à la Maison des arts le 5 mars prochain, il se risque à repousser les limites de la grivoiserie.
Il n’y a rien de parfait dans la vie et Olivier Martineau l’a compris. «Parfa, c’est un patois très canadien-français que l’on utilise lorsqu’on se satisfait de quelque chose qui est loin d’être vraiment parfait. Dans ce spectacle, je fais la liste des imperfections qui nous entourent», souligne-t-il au bout du fil avec L’Express.
Il aborde différents sujets comme les écureuils, la mode, la religion, la liberté d’expression — un clin d’œil à Mike Ward et Jérémy Gabriel — et l’émission de Denis Lévesque. L’humoriste se considère comme «plus costaud» depuis la sortie de son premier spectacle en 2015. «Pas dans le sens que je vais plus souvent au gym, précise-t-il. Sur scène, je bois de la bière et je sacre. Bref, je suis plus authentique, grivois et affirmé que jamais. Mon style s’est affûté depuis mon premier one-man-show».
Et parce qu’il y a des choses «qui ne se disent pas, mais qui se chantent», l’humoriste apporte sa guitare avec lui lorsqu’il foule les planches.
Une société brisée
Qu’il le veuille ou non, Olivier Martineau raconte des blagues qui ont un regard quelque peu contestataire sur la société. «Ce n’est pas des blagues salées juste pour des blagues salées. Ce sont de grandes réflexions, emballées dans des jokes de graines, explique-t-il en riant, à propos de son deuxième spectacle. Je critique beaucoup, mais je ne franchis pas la limite de l’arrogance parce que je ne me crois pas meilleur que personne. En fait, je suis même une de mes cibles favorites».
L’humoriste arrive à un âge où il se sent désemparé. Quand il regarde derrière, il ressent de la nostalgie. Puis, quand il regarde devant, l’avenir l’effraie. «Il y a quelque chose de brisé dans notre mode de vie et il faut s’inquiéter de l’avenir, raconte-t-il en faisant entre autres référence aux changements climatiques. L’état de la planète m’inquiète». Malgré tout, il ne veut pas être fataliste : «On désamorce ce désarroi tous ensemble. Moi, j’ai juste comme objectif de faire rire le plus et plus souvent possible mon public en 90 minutes».
Toujours plus de rires
Pour ceux qui ont l’impression que 90 minutes avec Olivier Martineau ce n’est pas assez, il est possible d’entendre l’humoriste tous les matins en semaine à l’émission radiophonique Le Boost!
À la barre du 94,3, son travail est de «puncher». «Tous les jours, j’entraîne mon muscle de la répartie. Ça m’aide beaucoup pour mes spectacles», fait-il savoir.
Chaque matin, il présente sa chronique L’édito de Martineau dans laquelle il blague sur des sujets d’actualités. «Ça m’a transformé parce que je dois maintenant éplucher tous les journaux. Je suis très au fait de ce qui se passe au Québec et même dans le monde», ajoute-t-il. La radio est pour lui une occasion d’agrandir «sa famille» de fans.
Se lever au petit matin tout en tournant un spectacle aux quatre coins du Québec n’est pas chose facile. «J’ai le rythme de vie d’une personne âgée. Je me lève aux aurores, en revenant de la radio je nourris mes poules, je fais une sieste en après-midi et après je m’occupe de mes légumes et de mon jardin», raconte-t-il avec autodérision. Pour les prochaines années, Martineau aura un pied dans l’univers radiophonique et un autre sur la scène.