POLITIQUE. Le conseiller Alain D’Auteuil aurait manqué au Code d’éthique et de déontologie des membres du conseil municipal de Drummondville.Â
En décembre dernier, la Ville recherchait deux candidats pour siéger sur sa nouvelle Commission de l’environnement. Une vingtaine de citoyens ont envoyé leur candidature.
Ils ont tous été convoqués par courriel, à deux reprises, à une rencontre citoyenne par le vice-président de la Commission, Alain D’Auteuil. Le conseiller du district 4 avait demandé à consulter les curriculums vitae et les lettres d’intention des candidats.
«Les citoyens venaient de recevoir une lettre disant qu’ils n’étaient pas retenus sur la Commission, puis ils ont été convoqués à une deuxième rencontre citoyenne. C’était en fait une rencontre de la Coalition pour une action citoyenne solidaire (COACS)», indique le maire de Drummondville, Yves Grondin.
En plus d’être conseiller municipal, Alain D’Auteuil occupe la présidence de la COACS, qui a comme mission de promouvoir un développement durable respectueux de l’environnement et de la solidarité sociale par l’éducation populaire et l’action citoyenne.
La Ville a été mise au courant de la situation par des citoyens. «Il nous fallait réagir. On a consulté des conseillers juridiques, qui nous ont dit qu’il y a eu des manquements au Code d’éthique et de déontologie», ajoute-t-il.
Dans le document adopté en février 2018, il est notamment indiqué que tout élu doit agir avec professionnalisme, vigilance et discernement face à la mission d’intérêt public qui lui incombe.
De plus, il est interdit aux membres d’utiliser, de communiquer, ou de tenter d’utiliser ou de communiquer, des renseignements obtenus dans l’exercice de leur fonction et qui ne sont généralement pas à la disposition du public pour favoriser leurs intérêts personnels ou ceux de toute autre personne.
Tout manquement peut entrainer des sanctions, allant de la réprimande à la suspension. La Ville peut également en aviser la Commission municipale du Québec.
Le maire Yves Grondin a décidé d’envoyer une lettre à Alain D’Auteuil, lui mentionnant qu’il avait commis des manquements. «C’était pour allumer la lumière rouge. Le respect du Code d’éthique et de déontologie, c’est extrêmement important», ajoute M. Grondin.
«Erreur de débutant»
Le conseiller Alain D’Auteuil ne nie pas les faits, mais estime qu’il s’agit d’une «erreur de débutant». «Ça ne m’a jamais traversé l’esprit que je ne pouvais pas faire ça. Je voulais seulement leur parler et qu’eux me parlent de leurs idées. La COACS et la Ville ont un peu la même mission, soit de faire avancer les choses. Je m’étais dit qu’on pouvait donner la chance à ceux qui n’avaient pas été retenus sur la Commission de faire partie d’un comité environnement et social», indique-t-il.
Alain D’Auteuil a l’intention de quitter la présidence de la COACS prochainement. Il souhaite également consulter Jean Hétu, avocat-conseil et professeur titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. «Je suis encore dans un certain flou. Je veux savoir exactement ce que je peux faire ou pas. On ne peut plus revenir en arrière, mais je veux éviter que la situation se reproduise», fait savoir l’élu.
Lors de la dernière séance du conseil municipal, Alain D’Auteuil s’est vu retirer la vice-présidence de la Commission de l’environnement. Le poste a été confié à la conseillère Cathy Bernier.
«La situation a provoqué un bris de confiance. Il a été décidé de changer les membres de la Commission de l’environnement», mentionne le maire Yves Grondin.
Rappelons qu’Alain D’Auteuil a été élu conseiller du district 4 en juin dernier, après la démission d’Isabelle Marquis. Depuis son entrée en poste, il dit aller «à contre-courant» du reste du conseil municipal.