MAGAZINE. Alexandre Provost se déplace à Drummondville en vélo, et ce, même pendant la période hivernale et même s’il a une petite fille à trimballer avec lui. Pour ce père de famille, il n’y a rien de mieux que de laisser la voiture stationnée à la maison et de pédaler.
«Le matin, je vois le monde un peu zombie avec un café à la main. Moi, quand j’arrive en vélo, je suis oxygéné, je me sens bien et je suis prêt à partir ma journée», lance Alexandre Provost qui considère le vélo comme «une bouffée d’air frais».
Alors qu’il travaillait dans un camp de jour en Estrie, il y a de cela quelques années, M. Provost a fait le pari avec un campeur qu’il se déplacerait en vélo jusqu’à la première neige. «J’ai eu la piqûre et je n’ai jamais vraiment arrêté depuis», se souvient-il.
Pendant ses études en architecture, il a fait une session à l’étranger à Copenhague, la ville surnommée «le paradis du vélo».
«Copenhague a été comme une deuxième révélation pour ce qui est de la mobilité active. Les gens utilisent le vélo parce que les infrastructures sont présentes et que la culture du cyclisme est vraiment bien implantée», rapporte Alexandre Provost.
D’ailleurs, selon un article publié dans Vélomag, Copenhague a pas moins de 454 kilomètres de pistes cyclables et ses feux de circulation sont synchronisés à la circulation à vélo aux heures de pointe (des vagues vertes permettent aux cyclistes de circuler sans s’arrêter, à une vitesse moyenne de 20 km/h).
«Je suis revenu au Québec et c’était clair pour moi que je me déplacerais à vélo , même quand j’allais avoir une famille. Je voulais un vélo-cargo, un modèle que je voyais en quantité astronomique au Danemark», raconte-t-il.
Parcourir Drummondville sur deux roues
Alexandre Provost a tenu sa promesse : il s’est procuré un vélo-cargo et fait la plupart de ses déplacements avec celui-ci. Chaque matin, il va porter sa fillette à la garderie. Elle s’installe confortablement dans le cargo et se laisse émerveiller par les petites choses qu’elle rencontre sur son trajet.
Parmi les raisons qui l’ont poussé à intégrer la mobilité active à son quotidien, Alexandre Provost évoque évidemment l’aspect environnemental. «Ç’a été pour moi l’incitatif initial; j’ai commencé à me déplacer à vélo pour sauver du gaz. Après ça, j’ai continué parce que j’ai juste trop de fun», fait savoir celui qui habite à Drummondville depuis près de deux ans.
D’ailleurs, le père de famille vante la capitale du développement pour sa mobilité active. «J’ai toujours apprécié la nature et les montagnes. Au départ, ça ne me disait rien de vivre ici. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est d’aimer autant Drummondville. De m’y promener à vélo, c’est ça qui a tout changé. Les gens sont tellement sympathiques ici! Je rencontre de nouvelles personnes à chaque fois que je sors, surtout quand je suis en vélo-cargo, explique-t-il. Et de par sa vitesse, le vélo fait en sorte qu’on découvre bien mieux une ville». Selon lui, les automobilistes sont également très courtois envers les cyclistes.
Un trajet à la fois
Alexandre Provost croit que les gens ont trop tendance à voir tout noir ou tout blanc et que cela les freine à intégrer le vélo — ou tout autre moyen de mobilité active — à leur quotidien.
«Les gens sont très rébarbatifs au vélo comme solution de mobilité parce que dans l’inconscient collectif, c’est tout ou rien! Soit tu prends ta voiture; soit tu deviens un guerrier du vélo, argue-t-il. Si quelqu’un veut commencer à pédaler, il n’y a rien de mal à encore utiliser la voiture, de temps à autre. C’est comme le végétarisme; pas obligé de devenir végétarien à 100 % du jour au lendemain».
Bref, quand il pleut ou qu’il neige, Alexandre Provost ne cache pas qu’il utilise sa voiture, sans remords. La famille possède deux automobiles, dont elle se sert au besoin.
«On tombe en amour avec le vélo quand on réalise qu’on peut se rendre quelque part avec cela», laisse-t-il tomber en incitant les gens à changer tranquillement leurs habitudes.
Alexandre Provost souhaite créer une communauté pour accompagner ceux qui commencent à se déplacer à vélo. En tant que cycliste aguerri, il aimerait partager ses connaissances, pour simplifier la tâche aux futurs cyclistes de la région.
Un vélo-cargo, c’est quoi ?
C’est un vélo à deux ou trois roues permettant de transporter des charges plus importantes que sur un vélo classique grâce à une boîte de chargement qui se situe à l’avant. Il existe des modèles avec ou sans moteur électrique.