LOGEMENTS. Ne reculant devant rien pour se faire entendre, deux caravanes du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont bravé la tempête pour se rendre au bureau régional du ministre André Lamontagne afin de réclamer davantage de logements sociaux à Drummondville.
Sous la neige et le vent, une cinquantaine de membres du FRAPRU scandaient des slogans comme : «On veut des logements sociaux pour se loger comme il faut!» et «de Drummondville à Rimouski, on veut des logis!»
«Bien que les besoins soient grands, très peu de logements sociaux et communautaires ont vu le jour dans les dernières années au Québec», rappelle le FRAPRU.
À Drummondville, aucun projet n’a été réalisé depuis trois ans, et ce, malgré le fait que 204 ménages sont actuellement sur une liste d’attente dans le but d’avoir accès à un logement social.
«On s’est rendu compte, lorsque la Coalition avenir Québec a publié son premier budget, que pour une première fois en 20 ans, il y avait 0$ dédié à la construction de logements sociaux», explique Céline Magontier, organisatrice au sein du FRAPRU.
En ce moment, le Québec se retrouve aux prises avec une crise du logement et Drummondville n’y échappe pas. Dans la Capitale du développement, le taux d’inoccupation, actuellement de 0,9 %, baisse «dangereusement» depuis deux ans.
«Les taux d’inoccupation n’ont pas été aussi bas depuis les années 2000», lance Mme Magontier. Cette rareté a comme conséquence immédiate une hausse des loyers, dont le coût moyen a augmenté de 7 % en un an dans la municipalité, selon l’organisme.
«L’urgence de la situation est claire. Il faut financer du logement social maintenant pour répondre aux besoins des mal-logés, qui autrement pourraient se retrouver à la rue», ajoute-t-elle.
En 2016, 10 % des locataires drummondvillois consacraient plus de la moitié de leur revenu pour le logement, nuisant ainsi à la réponse à leurs autres besoins essentiels.
Comme le souligne Yves Tremblay, un Montréalais qui faisait partie de la caravane, devoir débourser plus de la moitié de son revenu pour se loger «est l’enfer» : «Je vis dans un petit 1 et demi. Je n’ai aucune marge de manœuvre. À la fin du mois, je dois aller manger à l’Accueil Bonneau ou chez des membres de ma famille. Il y a de plus en plus de gens qui se retrouvent dans la même situation que moi. On rencontre les ministres pour qu’ils prennent conscience que ce n’est pas grave… c’est archigrave».
Le FRAPRU se mobilise
À quelques semaines du deuxième budget du gouvernement Legault, le FRAPRU espère convaincre les ministres caquistes d’en faire plus pour améliorer les conditions de logement. En trois jours, l’organisme a visité une vingtaine de bureaux de circonscription, afin d’attirer leur attention sur la crise du logement.
Le FRAPRU a déposé au ministre responsable du Centre-du-Québec, André Lamontagne, un mémoire pré-budgétaire. «Comme ministre responsable de la région, nous invitons monsieur Lamontagne à intervenir en faveur de nos demandes auprès du ministre des Finances qui finalise actuellement son budget», explique Céline Magontier.
Malgré la tempête quelques centaines de personnes devraient prendre part à la manifestation de clôture devant l’Assemblée nationale, à Québec, ce vendredi après-midi.
2020, l’année du logement social
Rappelons qu’en 2020, la construction de près d’une centaine de logements sociaux, à la faveur de quatre projets distincts, est prévue à Drummondville. Les organismes L’Ensoleilvent, Appartenance Drummond, l’Office d’Habitation Drummond et la Maison Normand-Léveillé sont ceux qui pilotent ces projets, lesquelles devraient voir le jour prochainement.