Crise du recyclage : le centre de tri drummondvillois tire son épingle du jeu

Crise du recyclage : le centre de tri drummondvillois tire son épingle du jeu
Le centre de tri de Drummond a tenu à rassurer la population à propos de la crise du recyclage. (Photo : Erika Aubin)

RECYCLAGE. Malgré la crise du recyclage qui sévit au Québec, l’entreprise Récupéraction Centre-du-Québec, dont le centre de tri est situé sur la rue Saint-Roch Sud à Drummondville, réussit à tirer son épingle du jeu et trouve preneurs pour toutes ses matières recyclables.

De nombreux reportages diffusés dernièrement dans les médias font état du recyclage au Québec. Depuis 2018, la Chine n’achète pratiquement plus le papier mixte du Québec en raison de sa forte contamination par d’autres matières. Voilà que l’Inde resserre elle aussi ses critères d’importation du papier. Mardi, La Presse a publié un article qui rapporte que le prix du plastique recyclé est en chute libre puisque le plastique vierge se vend à un coût dérisoire. Bref, l’industrie du recyclage connaît des jours sombres.

Récupéraction Centre-du-Québec a voulu rassurer la population drummondvilloise. «Le centre de tri trouve toujours des débouchés pour l’ensemble des matières recyclables qu’il reçoit», fait savoir Daniel Lemay, directeur général.

Daniel Lemay, directeur général chez Récupéraction Centre-du-Québec. (Photo Erika Aubin)

Des investissements considérables

La «situation enviable» tient aux efforts considérables déployés au fil des ans pour moderniser ses installations. Depuis 2012, l’entreprise centricoise a investi près de 8 M$ pour différentes machines à la fine pointe de la technologie.

«Le problème avec les centres de tri, c’est que ceux qui n’ont pas investi au moment où la technologie est arrivée se retrouvent avec des ballots de papier qui contiennent un taux de contamination élevé», explique Daniel Lemay.

Par exemple, le centre de tri a acheté des lecteurs optiques qui assurent une qualité des ballots de papier. «Ça a fait toute une différence pour nous, ajoute-t-il. On vend environ 20 % de notre papier à Cascades. Le 80 % restant, c’est pour l’exportation, donc nous sommes dépendants de la demande».

D’après le directeur général, les normes exigent que les ballots de papier ne dépassent pas 5 % de contamination. «On se tient autour de 3 à 4 % de taux de contamination. On est en bas de la norme actuelle», lance-t-il.

Questionné à savoir si le verre posait problème au centre de tri, Daniel Lemay explique : «C’est une fausseté de croire que le verre contamine le papier. On a un bon système — ici — pour tamiser le verre et aspirer le papier. On fait une qualité de verre très acceptable que l’on vend au Groupe Bellemare». Cette entreprise trifluvienne réutilise la matière pour fabriquer des produits abrasifs ou encore du verre de filtration.

Pour ce qui est du prix du plastique recyclé qui a chuté considérablement, Daniel Lemay ne s’inquiète pas avec cela. «On est habitué à vivre avec ces baisses de prix. Le prix du plastique vierge fluctue régulièrement. Puis, les plastiques équivalent à seulement 8 % de ce que l’on traite. Ce n’est pas ça le cœur de la crise du recyclage», souligne-t-il.

Le centre de tri à Drummondville reçoit près de 30 000 tonnes de matières, chaque année. (Photo Erika Aubin)

La sensibilisation, une partie de la solution

Dans le contexte de cette crise du recyclage, les citoyens ont eux aussi un rôle à jouer. «On se rend compte que les gens ne savent pas encore comment bien recycler», est d’avis Anick Verville, coordonnatrice en gestion des matières résiduelles pour la MRC Drummond. D’ailleurs, la MRC Drummond a mis sur pied le site web www.geretapoubelle.ca qui permet de savoir les dates des collectes et d’apprendre à bien trier ses matières résiduelles.

Des gestes simples posés à la maison aident à réduire la quantité de contaminants dans les ballots de papier issus des opérations de tri. «Par exemple, on passe beaucoup de temps à vider les publi-sacs. Il faudrait que les gens séparent le papier du sac et qu’ils mettent tous les sacs dans un seul. C’est un geste qui nous aide grandement», énonce Daniel Lemay.

Entre autres objets inusités, le centre de tri retrouve des vêtements, des électroménagers, des toiles de piscines. «On a déjà vu tous les objets inimaginables», laisse tomber M. Lemay.

Parmi les 30 000 tonnes de matières que reçoit annuellement Récupéraction, 12 % sont des déchets non recyclables qui vont directement au dépotoir. La gestion efficace du recyclage est la responsabilité de tous.

Les employés du centre de tri trouvent toutes sortes d’objets inusités. (Photo Erika Aubin)
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