Bonjour, Nathaniel recherche une place

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Par Marilyne Demers
Bonjour, Nathaniel recherche une place
Les parents de Nathaniel espèrent lui trouver une place en service de garde. (Photo : Erika Aubin)

FAMILLE. En naviguant sur les réseaux sociaux, notamment sur les groupes Facebook du type «Service de garde – garderie Drummondville», les publications de parents en quête d’une place en service de garde pour leur enfant abondent.

«Bonjour, Nathaniel recherche une place en garderie subventionnée ou non, n’importe où à Drummondville. […] C’est un ange qui aime donner de l’amour.», peut-on lire parmi l’une d’elles, accompagné d’une photo montrant son minois.

Nathaniel aura bientôt 18 mois. Alors qu’il n’était qu’un embryon, ses parents, Maxime Fortin et Delice Igiraneza, se sont inscrits à La Place 0-5. Comme les quelque 42 000 familles sur la liste d’attente du guichet unique d’accès aux places en service de garde au Québec, les parents de Nathaniel espèrent bientôt recevoir un coup de fil.

(Photo: Erika Aubin)

Pendant ce temps, ils tentent par divers moyens de trouver une place à Nathaniel. Outre les réseaux sociaux, les parents ont appelé à des dizaines de services de garde en milieu familial, qui n’ont pas de liste d’attente sur La Place 0-5.

«À chaque fois, ils nous ont dit qu’ils n’avaient pas de place. Il y en a même qui sont presque agressifs parce qu’ils sont tannés de se faire appeler 40 fois par jour!», lance M. Fortin. Il existe une liste d’attente dite uniformisée, mais la réalité, c’est que cette liste est utilisée en dernier recours. Dans le fond, c’est du free-for-all.»

Le Drummondvillois a même tenté d’obtenir une place en centre de la petite enfance (CPE) moyennant de l’argent. «J’ai été voir un CPE de Drummondville pour lui offrir 2 000$ s’il me faisait passer avant quelqu’un d’autre. Ils ne peuvent pas. Ils n’ont pas de place.»

Les parents refusent de baisser les bras. Cependant, ils ne veulent pas pour autant accepter n’importe quel milieu pour leur fils, qui souffre d’allergies sévères.

Sur les réseaux sociaux, une maman à la maison leur a offert 30$ par jour pour s’occuper de leur fils. «On est vraiment rendu là?», déplore Maxime Fortin.

Pas d’autre choix
Si Maxime Fortin et Delice Igiraneza ne trouvent pas de place pour Nathaniel, l’un d’eux devra rester à la maison. «On n’a pas d’autre choix, soutient le père. On a décidé de ne pas avoir d’autre enfant. Il y a plusieurs raisons qui expliquent cette décision, mais il s’agit de l’une d’elles. C’est un casse-tête désagréable.»

Delice Igiraneza et Maxime Fortin avec leur fils Nathaniel. (Photo: Erika Aubin)

Faute de places en garderie, en CPE et en milieux familiaux, déjà plusieurs parents jonglent actuellement avec l’idée de faire un choix par rapport à leur carrière. «Ça veut dire qu’en tant que gouvernement, on paie davantage d’allocations familiales, de TPS et de TVQ plutôt que de choisir d’investir sur le terrain. Cette situation n’aide pas à la pénurie de main-d’œuvre», estime-t-il.

Étant tellement désespéré par la situation, M. Fortin en vient à se questionner sur la priorité des places accordées en service de garde aux personnes bénéficiant de la sécurité du revenu, alors que les besoins sont criants auprès des parents sur le marché du travail.

«J’aimerais que davantage de priorités soient mises sur le dossier des garderies. Je souhaite que le maire Cusson, qui se lance avec le Parti libéral du Québec, mette ça comme enjeu prioritaire», amène-t-il, sur un ton un peu plus léger.

Près de 110 000 nouvelles inscriptions d’enfants ont été enregistrées en 2018-2019, dont plus de 90% via le site web de La Place 0-5.


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