MAGAZINE. Pendant que Noël rime avec abondance et plaisir dans plusieurs chaumières, la misère persiste au sein de nombreuses familles. Chaque année, des organismes contribuent à leur façon à mettre un baume sur le cœur de ces personnes. C’est le cas des Amis du père Noël qui distribuent des paniers débordant de denrées et jouets.
Cela fait 13 ans que les sœurs Sonia et Lison Gallant y mettent tout leur cœur. Quand novembre sonne, elles mettent sur pause plusieurs projets pour se consacrer entièrement à cette cause mise sur pied il y a un peu plus de 25 ans.
«Ç’a été fondé par deux hommes d’affaires de Saint-Germain-de-Grantham, Ghislain Lambert et Gaston St-Martin. À l’époque, ils organisaient un tournoi de golf l’été pour amasser des sous pour les enfants malades et différents. L’hiver, ils ramassaient des denrées puis les redistribuaient dans certaines maisons», explique Lison Gallant, qui a accueilli L’Express Magazine dans l’atelier du père Noël, comme elle se plaît à l’appeler, aménagé au sous-sol du Centre d’action bénévole. Cet organisme offre gracieusement depuis cette année cet espace. «Avant, je recevais tout dans ma cuisine. J’étais un peu à l’étroit pendant quelques semaines!» lance-t-elle en riant.
Depuis que les sœurs Gallant ont pris le flambeau, le fonctionnement des Amis du père Noël a changé, mais la mission reste la même : venir en aide à des familles démunies en offrant un panier.
Bon an mal an, ce sont entre sept à dix familles qui bénéficient de ce généreux et réconfortant coup de pouce.
«Les familles nous sont référées par la paroisse Sainte-Thérèse. Il y a aussi du bouche-à-oreille. Dans ce cas, on prend soin de vérifier auprès du Comptoir alimentaire si ces personnes ne sont pas déjà inscrites sur leur liste ou celle d’un autre organisme. En fait, on ne veut pas donner deux fois à la même famille, on veut qu’il y en ait un maximum qui en profite», indique Mme Gallant.
Cette année, cette cause a su rallier plus de 200 personnes qui contribuent de différentes manières.
«D’année en année, notre réseau grossit. Certains donnent des sous qui serviront à l’achat de denrées et produits; d’autres les achètent directement ou choisissent d’offrir des jouets et vêtements seconde main, mais en bon état. De plus, chaque famille est parrainée. On demande alors aux personnes responsables d’acheter un jouet neuf par enfant de la même famille. Il y en a aussi qu’ils offrent leur temps pour la confection des paniers et la distribution. Chacun fait sa petite part, c’est ce qui est beau dans Les Amis du père Noël», précise la Drummondvilloise, soulignant que certaines personnes s’investissement depuis la fondation de l’organisme.
Par ailleurs, pour ceux qui le souhaitent, les sœurs Gallant les invitent à relever le défi du calendrier de l’avent inversé, du 3 novembre au 3 décembre de chaque année. Le concept est simple : déposer quotidiennement une denrée de leur choix dans une boîte qu’ils remettront à la toute fin à l’organisme.
Pâtes alimentaires, céréales, soupes en conserve, pouding, œufs, pain, lait, viande, fruits et légumes frais, couches, pâtes à dent et papier hygiénique sont autant de produits qui composent les paniers d’une valeur de 450 $ chacun.
«Ça représente une dizaine de boîtes par famille. Ça, c’est sans compter les jouets et vêtements», laisse savoir Mme Gallant.
À la mi-décembre, des bénévoles s’affairent, telles de petites abeilles, à attribuer les items à chacune des familles.
La distribution se déroule le samedi avant Noël, en compagnie du père Noël et de mère Noël. Une expérience riche en émotions et en souvenirs.
«Un peu avant notre arrivée, on avertit les parents d’amener leurs enfants à la fenêtre pour surveiller l’arrivée du père Noël. C’est toujours beau de voir leur réaction. Pendant que des bénévoles transportent les boîtes, les enfants reçoivent chacun un toutou et de petits jouets. Lorsque c’est terminé, on leur offre leur jouet neuf», raconte Lison Gallant.
«Pour les enfants, c’est comme un conte de fées d’avoir autant de cadeaux, même si souvent, ce seront les seuls qu’ils recevront malheureusement», poursuit-elle.
Parfois, la générosité ne se limite pas à ce qui était prévu. Mme Gallant se rappelle entre autres deux anecdotes marquantes.
«Nous sommes arrivés une fois dans un logement presque pas meublé où vivaient des immigrants. Parce que je trouvais que ça n’avait pas d’allure, j’ai rapidement fait aller mes contacts et en quelques heures, on leur avait trouvé une table de cuisine, des chaises, des matelas, etc. Une autre fois, nous avons réussi à payer une partie des médicaments d’une dame qui travaillait au Zellers, mais qui avait toutes les raisons de ne pas pouvoir travailler. Mais elle se levait chaque matin malgré tout, car elle disait que ça lui faisait du bien.»
Redonner au suivant
Si elle est aussi sensible à cette cause, c’est que Lison Gallant a déjà vécu cette triste réalité à laquelle sont confrontées les familles visitées. Elle se souvient que petite, ses parents ont dû recourir aux paniers de Noël. C’est pourquoi d’année en année, elle s’investit autant sans hésitation.
«Je le fais pour donner l’espoir aux familles et aux enfants. Pour démontrer qu’il y a encore des gens qui, collectivement, peuvent apporter une différence dans ce monde, qui, quelques fois, est centré sur son nombril. De voir les familles et les bénévoles heureux, ça n’a pas de prix, ça vaut plus qu’une paie», expose-t-elle, exprimant toute sa reconnaissance envers les bénévoles et donateurs.
À ses dires, il n’est pas rare de voir des personnes ayant bénéficié de cette précieuse aide de devenir bénévoles au fil du temps.
Grâce à la générosité de chacun et l’altruisme des sœurs Gallant, ces paniers deviennent de véritables générateurs de bonheur et de souvenirs inoubliables.