JEUX DU QUÉBEC. La déception était vive et bien palpable au sein de la délégation de Drummondville, lundi, à l’hôtel de ville. Quelques heures plus tôt, la nouvelle était tombée comme une véritable douche froide : c’est Rimouski qui organisera la 57e finale des Jeux du Québec à l’été 2022… et qui obtiendra par conséquent cinq millions de dollars pour améliorer ses infrastructures sportives.
Prenant brièvement la parole au nom du comité de candidature de Drummondville, Alexandre Cusson n’a pas caché son mécontentement. C’est qu’au terme de leur présentation devant le comité de sélection de Sports Québec, le 28 novembre dernier, les responsables du dossier drummondvillois avaient véritablement le sentiment d’avoir livré la marchandise.
«Quand on est sorti de là, on s’est dit que la ville qui allait obtenir les Jeux, si ce n’était pas Drummondville, allait avoir fait une excellente présentation. Alors, la déduction qu’on fait aujourd’hui, c’est que ça a été le cas pour Rimouski. Évidemment, on leur souhaite beaucoup de succès. Dès le début, on avait senti beaucoup d’intérêt pour leur candidature. On savait que si ce n’était pas chez nous, c’était de ce côté-là que ça se passerait», a laissé tomber le maire, en soulignant la mobilisation et la concertation du milieu drummondvillois.
«Les bénévoles y ont cru. Ils ont travaillé sans ménager leurs efforts. On est allé chercher plus de 10 000 appuis dans la population. Il y a aussi les appuis financiers de nos entrepreneurs, qui s’étaient engagés pour quelques centaines de milliers de dollars. On est évidemment très fiers et reconnaissants devant cet engouement extraordinaire. Nous pouvons garder la tête haute.»
Des décisions à venir
Au cours des derniers mois, la Ville de Drummondville avait mis un million de dollars de côté en vue de la présentation des Jeux de 2022.
«On avait déjà dit que si on n’obtenait pas cette finale, ce montant serait réinvesti dans nos infrastructures sportives. Le conseil, dans ses prochains budgets, devra prendre une décision par rapport à cette réserve-là», a indiqué Alexandre Cusson, en précisant que les travaux d’aménagement d’une piste de vélo de montagne dans le secteur Saint-Joachim s’amorceront comme prévu le printemps prochain. Quant aux projets de construction d’un complexe de quatre terrains pour le baseball mineur et de rénovation du stade Jacques-Desautels, il a simplement rappelé que «les besoins déjà identifiés demeurent présents».
Ce n’est que le mois prochain que Sports Québec rencontrera les responsables drummondvillois afin de leur communiquer les forces et les aspects à travailler de leur candidature. Malgré ce revers, Drummondville pourrait-elle postuler pour les Jeux d’été de 2024?
«Ce sera au conseil de réfléchir à cette opportunité-là dans deux ans. Depuis qu’il y a une contribution de cinq millions de dollars pour les infrastructures sportives, il y a beaucoup de villes qui s’intéressent aux Jeux du Québec. Nous, on avait levé la main avant. Drummondville aura à évaluer la pertinence d’une nouvelle candidature par rapport à d’autres activités potentielles», a expliqué Alexandre Cusson, qui quittera ses fonctions le 31 janvier afin de concentrer ses énergies dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec.
Après avoir accueilli les Jeux du Québec à l’hiver 2015, Drummondville avait manifesté son intérêt d’organiser les Jeux d’été de 2022 dès 2017.
En terminant, les responsables de la candidature drummondvilloise se sont indignés de la façon dont ils ont appris la nouvelle. Lundi midi, L’Express rapportait en primeur que Rimouski était l’heureuse élue du comité de sélection. Initialement, Sports Québec devait dévoiler cette information par l’entremise d’un communiqué de presse sur le coup de 15 h.
«Ma seule déception, c’est le manque de discrétion de la part de Sports Québec. Laisser filtrer la nouvelle avant qu’elle ne soit officielle, ça m’attriste pour les bénévoles qui ont travaillé très fort dans les trois villes. Sports Québec aura un examen de conscience à faire. On est extrêmement déçu de la manière dont ils ont géré ça», a martelé Alexandre Cusson.