BUDGET. Malgré un bond de 5,5 % du budget de fonctionnement 2020, la Ville de Drummondville conserve un taux de taxation parmi les plus bas au Québec. Il augmente légèrement de 1,2 %.
Le taux de la taxe foncière passera de 0,805 $ par tranche de 100 $ d’évaluation à 0,815 $ du 100 $ d’évaluation pour le secteur résidentiel, une augmentation inférieure à la hausse de l’indice des prix à la consommation.
«Ce taux de taxation est plus bas qu’il y a 14 ans», indique le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, qui dépose son septième et dernier budget.
À ce montant, il faut toutefois ajouter, cette année, une taxe spéciale de 0,02 $ par tranche de 100 $ d’évaluation résidentielle qui permettra à la Ville, via sa nouvelle réserve financière dédiée au réseau routier, à la mobilité et aux transports, de se doter d’outils financiers nécessaires au maintien de ces trois éléments.
Pour les immeubles non résidentiels, le taux de la taxe foncière sera fixé à 1,743 $ du 100 $ d’évaluation, alors qu’il se situait à 1,722 $ en 2019.
Par ailleurs, notons qu’il y aura un gel de la tarification des services de collecte des matières résiduelles, d’égout et assainissement, ainsi que de vidange des fosses septiques.
Budget de 127,5 M$
S’établissant à 127,5 M$, ce budget dote l’administration municipale de moyens nécessaires pour assurer, notamment, la maintenance de ses infrastructures liées au réseau routier, à la mobilité et aux transports, ce que réclamaient les citoyens.
«Il s’agit probablement du budget dans lequel on retrouve le plus de mesures concrètes et qui ont un impact sur les services dispensés par la Ville», note le premier magistrat.
L’an dernier, le budget s’établissait à 118,9 M$. Cette hausse marquée de 5,5 % est en majeure partie attribuable aux coûts faramineux du déneigement (7 880 200 $).
«Comme rapporté par plusieurs médias, les coûts ont bondi partout en province, et Drummondville n’y échappe pas. Cependant, je dois féliciter le service des travaux publics qui a proposé au conseil une option permettant d’effectuer en régie une grande partie du déneigement, soit les secteurs Saint-Nicéphore et le centre-ville», précise M. Cusson.
Celui-ci indique que n’eût été de ce montant, la hausse du budget aurait avoisiné celle des dernières années.
Questionné sur les moyens de parvenir à garder le contrôle sur le taux de taxation malgré une telle augmentation du budget, le maire explique : «Évidemment, quand on a reçu les demandes de tous les services, il y en avait plus que ça. On a privilégié des éléments. Et les sommes investies dans le réseau routier, le transport en commun et la mobilité durable proviendront de la réserve, donc ça ne viendra pas affecter le budget.»
Qui plus est, la Ville engrangera des revenus supplémentaires avec les nouvelles constructions.
«Nous n’avons pas encore les chiffres précis, mais on battra un record en 2019 en termes de permis de construction. En clair, il y a de nouveaux payeurs de taxes et donc, ça nous permet d’avoir de moins grosses augmentations du taux de taxation», fait valoir M. Cusson.
Rappelons qu’à la fin octobre, la Ville a adopté son budget d’investissements 2020, lequel comprend le programme triennal d’immobilisations, qui se chiffre 55 983 450 $. Ce montant n’est pas inclus dans le budget de fonctionnement.
La charge fiscale
D’autre part, le premier magistrat est fier de souligner que la charge fiscale des Drummondvillois est près de 30 % inférieure aux citoyens de villes comparables. De façon précise, il en coûte, en moyenne, 631 $ par année de moins en taxes et tarifications ici qu’ailleurs dans la province.
«À ma grande surprise, on bat un record sur l’écart avec les autres villes comparables, malgré tout ce qu’on présente aujourd’hui. Et le budget 2020 va maintenir cet écart-là. On devient encore plus compétitif», assure M. Cusson non sans fierté.
Par exemple, pour la maison moyenne de Drummondville (208 000 $), dont le compte de taxes se chiffrait en 2019 à 2087 $, il en aurait coûté 2285 à Saint-Hyacinthe, 2403 $ à Saint-Jérôme et 2178 $ à Victoriaville.
Surplus et dette
Selon ses prévisions, la Ville anticipe terminer l’année 2019 avec un surplus d’opérations d’environ 2 500 000 $.
Quant à lui, le service de la dette s’établit à 22 879 700 $, soit 17,9 % du budget global. Le remboursement en capital sera de 18 252 000 $ en 2020.
«Nous estimons que le budget 2020 permettra de maintenir un ratio à un bas niveau, soit pratiquement le même que l’exercice antérieur.
Cette statistique démontre bien la santé financière de notre ville puisque la moyenne d’endettement des villes comparables s’établit à 2,20 $, alors qu’elle se situe à 1,69 $ chez nous par 100 $ de richesse foncière uniformisée», observe-t-il.
La Ville continuera d’augmenter progressivement ses immobilisations payées comptant, soit une somme de 250 000 $ supplémentaire, pour un total de 4,3 M$, favorisant ainsi un meilleur contrôle de la dette.
En somme, le maire Cusson se dit «extrêmement fier et satisfait» de déposer un budget qui, selon lui, reflète la volonté des citoyens. Il se dit d’autant plus fier de laisser derrière lui une ville en bonne santé financière.
«Au moment où je dépose mon 7e et dernier budget à titre de maire, je me réjouis de laisser à la personne qui me succédera des finances publiques en ordre, ayant moi-même eu ce privilège de la part de ma prédécesseure. Quand on hérite d’une situation financière enviable, comme celle que j’ai héritée, le risque est toujours plus élevé de la laisser dans un moins bon état que quand on l’a pris, mais je pense qu’on la laisse dans un excellent état», expose-t-il avec émotion.
Pacte fiscal
Avec le nouveau pacte fiscal entériné par les membres de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) en septembre dernier, un accord qui permet aux villes de recevoir des transferts totaux de 7,1 milliards de dollars du gouvernement du Québec, sur cinq ans, Drummondville aura sa part du gâteau à hauteur de 650 000 $. Il s’agit donc d’un revenu supplémentaire.
En contrepartie, encore cette année, le maire déplore le fait que le gouvernement du Québec ne paie toujours pas entièrement ses taxes foncières sur ses immeubles et ceux des réseaux de l’éducation et de la santé.
«Les en-lieux de taxes perçus sur ces immeubles représentent 4 624 000 $, ou 3,6 % des revenus, en 2020 (…) pour la Ville de Drummondville, le manque à gagner est estimé à 900 000 $. Ce que ça veut dire, c’est qu’on aurait pu geler les taxes si Québec avait assumé la totalité des taxes foncières! Malheureusement, tout au long des négociations du Pacte fiscal avec le gouvernement du Québec actuel, nous avons pu observer que le plein paiement des taxes n’était pas une préoccupation qui dépassait le niveau municipal.»