LOI. Des victimes d’attaque de chiens des quatre coins du Québec se sont rassemblées au palais de justice de Drummondville, jeudi après-midi, pour dénoncer le manque de mordant à la Loi 128 qui vise à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens dangereux.
«On est déçus du gouvernement Legault. On s’attendait à quelque chose de beaucoup plus préventif. Il n’a pas eu plus de courage que les libéraux», a lancé Dominique Alain, qui a été attaquée par des chiens et gravement blessée à Potton, en mars 2019.
Mme Alain était entourée de Lise et Gaston Vadnais qui ont vu leur sœur périr sous les crocs d’un chien en 2016, à Pointe-aux-Trembles. Geneviève Piacentini, attaquée l’été dernier par deux chiens à Saint-Césaire, et Sylvie Tremblay, de Trois-Rivières, sévèrement blessée ainsi que son chien, étaient aussi présents au rassemblement.
«Il y a trop place à interprétation. La Loi n’est pas claire. Le règlement n’est pas fait pour la sécurité publique. Quand une morsure demande des soins médicaux, on devrait procéder à l’euthanasie du chien. Ce qui est dommage, on sentait que la population était prête à une règlementation plus sévère», a laissé tomber Mme Vadnais.
Malgré quelques avancées dans la loi, le groupe, qui adhère à l’Association québécoise des victimes d’attaques de chiens (AQVAC), déplore que le gouvernement ait pelleté le dossier dans les mains des municipalités.
«Il n’y a pas de registre pour le moment, mais la loi va permettre d’en bâtir un. C’est ça de gagné. Si on veut se protéger, il faut déterminer c’est quoi un chien dangereux. Ça se fait partout, alors pourquoi, ici au Québec, ce n’est pas fait? Comme la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a laissé le pouvoir aux municipalité, il faudra s’en remettre aux société protectrice des animaux qui eux, ont le mandat de protéger les animaux…», a ajouté Mme Piacentini, perplexe.
Une insécurité constante
Les cinq intervenants sont tous des propriétaires de chiens. Ils adorent leurs bêtes, mais le trauma causé par les attaques de chiens laisse des traces. «Je ne peux pas marcher sur ma rue en sécurité. Même si j’ai eu plusieurs morsures, des points de sutures, et que mon chien a aussi été blessé, l’animal fautif est déjà de retour chez son maître», a fait entendre Sylvie Tremblay.
Dominique Alain en a rajouté en précisant que les instances gouvernementales n’ont pas écouté les recommandations émises par l’AQVAC.
«On ne veut pas attendre d’avoir des incidents plus graves. Même quand un événement survient, les policiers ne sont même pas obligés d’intervenir. Il n’y a pas de loi sur ça. Avec notre sortie publique d’aujourd’hui, on espère faire bouger les choses, car cette nouvelle loi n’apporte pas grand-chose de plus», a renchérit Gaston Vadnais.
Pitbulls interdits à Drummondville
La Ville de Drummondville rappelle à ses citoyens que «sa réglementation municipale est toujours en vigueur sur son territoire. Par conséquent, la SPAD a le mandat de la faire respecter. Le non-respect du règlement peut entraîner une amende de 300 $ pour le contrevenant.»
L’article 450.1 du règlement 3500 stipule ceci : constitue une nuisance et est interdit sur tout le territoire de la Ville de Drummondville le fait d’avoir en sa possession, de garder, de vendre, d’offrir en vente ou de donner :
- Tout chien de race bull-terrier, bully’s, American bull-terrier, American Staffordshire terrier ou Staffordshire bull-terrier, communément appelés pitbulls.
- Tout chien hybride issu d’un chien d’une race mentionnée au paragraphe a) et d’un chien d’une autre race.
- Tout chien de race croisée qui possède des caractéristiques substantielles d’un chien d’une race mentionnée au paragraphe a).
- Tout chien méchant, dangereux ou ayant la rage.
- Tout chien qui attaque ou qui est entraîné à attaquer, sur commande ou par un signal, un être humain ou un autre animal.
Les gens peuvent prendre connaissance du règlement complet sur le site Web de la Ville de Drummondville dans la section Règlements municipaux (www.drummondville.ca).