CONSEIL MUNICIPAL. La salle du conseil municipal de l’hôtel de ville de Drummondville était bondée lundi soir. Des dizaines de résidents exaspérés par la lenteur du dossier de la relocalisation de l’école de pilotage ont voulu envoyer un message aux élus.
Rarement voit-on des citoyens faire la file pour assister aux séances du conseil municipal. Lundi soir, ils étaient près d’une centaine de personnes, incluant les habitués. Plusieurs d’entre eux arboraient un autocollant rouge sur leur vêtement, sur lequel on pouvait lire «Ma paix, mon sommeil et ma santé, j’y tiens! Ainsi que l’air et l’eau pure.»
Si le dossier ne figurait pas à l’ordre du jour, au moins sept résidents irrités par le bruit incessant des posés-décollés des apprentis-pilotes de Select Aviation, installé sur le site de l’aéroport de Drummondville, ont pris la parole à la période de questions.
«On ne veut pas fermer l’aéroport, on veut la relocalisation de l’école de pilotage et retrouver notre tranquillité», a indiqué le résident du Domaine du repos, René Bergeron, inquiet des délais. Ce dernier a d’ailleurs fait savoir que le recours collectif visant à faire bénéficier d’un dédommagement les citoyens qui subissent des inconvénients de l’école de pilotage chemine.
Si la situation ne change pas, certains résidents ont dit au micro vouloir déménager du secteur, craignant cependant l’éventuelle vente de leur résidence. «Qui va vouloir acheter ma maison et à quel prix?», a questionné une citoyenne.
D’autres citoyens ont critiqué les activités de l’école de pilotage qui, selon eux, ne respectent pas les protocoles. Ces deniers ont notamment mentionné que les élèves étaient actifs la nuit.
Trouver un terrain d’entente
De son côté, la Ville de Drummondville a indiqué qu’aucune entente n’a été conclue avec Sélect Aviation. «On l’a dit dès le début, la relocalisation de l’école de pilotage, ça passe par une entente. La Ville n’a pas de baguette magique, a rappelé le maire Alexandre Cusson. Pour danser, il faut être deux. Pour négocier, il faut être deux. Actuellement, bien que la Ville ait souhaité en arriver à une entente, il n’y a pas d’entente envisagée à court terme pour cette relocalisation. On continue de chercher des solutions ensemble. On agit sur d’autres terrains où on peut agir.»
En ce sens, la Ville mettra en place une nouvelle mesure pour éviter que la situation ne se reproduise à nouveau. «La meilleure façon pour nous assurer qu’il n’y ait pas amplification, donc d’autres écoles de pilotage ou de parachutisme qui viendrait s’installer à l’aéroport, c’est de modifier les contrats de ventes de terrain qui appartiennent à la Ville, dans le futur. Ça ferait en sorte qu’on garderait un certain droit de veto sur des ventes éventuelles par rapport aux opérations et aux activités qui pourraient y être menées», explique le maire de Drummondville.
«Dans le futur, par exemple, on ne pourra pas vendre un terrain à un privé qui aurait son avion pour faire des affaires et qui vendrait ensuite lui-même son terrain et son hangar à quelqu’un qui mettrait de l’avant une activité que la Ville ne souhaite pas voir se développer sur le site de l’aéroport», ajoute-t-il.
La Ville de Drummondville a également demandé à rencontrer le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, pour accélérer le dossier. «On ne contrôle pas les délais de Transports Canada et c’est là que c’est plus long», soutient Alexandre Cusson.
Les nouvelles mesures concernant l’aéroport ont récemment été adoptées par le conseil d’administration de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), l’organisation responsable de la gestion du site. Elles seront à nouveau discutées en décembre, avant d’être rendues publiques, possiblement d’ici la fin de l’année 2019.