PATRIMOINE. Centre d’escalade, théâtre, librairie, résidences coopératives et salle multifonctionnelle. Plusieurs lieux de culte se sont réinventés au cours des dernières années à travers la province. L’église Immaculée-Conception pourrait s’ajouter à la liste.
Au printemps dernier, la Fabrique de la paroisse Saint-François-d’Assise a décidé de louer ou de vendre l’église Immaculée-Conception ainsi que le presbytère. Quelques mois plus tard, une pancarte a fait son apparition sur le terrain situé à l’intersection de l’avenue des Lilas et du chemin du Golf.
Depuis, une douzaine d’acheteurs potentiels ont fait part de leur intérêt, mais aucun projet n’a finalement abouti. «On a eu des groupes à caractère culturel, des groupes sportifs, des gens qui sont venus voir pour des bureaux, une résidence pour étudiants et pour personnes âgées. Certains projets étaient plus structurés, d’autres plus comme des intentions», indique Yves Grondin, agent de pastorale.
D’une superficie totale de 11 430 pieds carrés, l’église comprend le chœur, la nef et le sous-sol. En plus d’une cuisine et de trois salles de bain, le presbytère compte pour sa part 13 pièces. La Fabrique a préféré ne pas dévoiler le prix de vente.
«L’église et le presbytère Immaculée-Conception ne seront pas nécessairement vendus au plus offrant. Les projets seront présentés aux paroissiens et paroissiennes au préalable», fait savoir Marie Jutras Côté, présidente de la Fabrique de la paroisse Saint-François-d’Assise.
Si la vocation des bâtiments pourra être modifiée, c’est le «meilleur projet» qui sera priorisé. L’évêque du diocèse aura le dernier mot. «Notre intérêt premier est de favoriser la communauté», commente le curé de la paroisse, Jean-Luc Blanchette.
Pas de démolition
Parmi les différents groupes rencontrés, un des acheteurs intéressés s’est notamment montré sérieux. Ce dernier envisageait de racheter les bâtiments pour les démolir, puis reconstruire.
«Dans le plâtre, il y a un peu d’amiante. Quand on parle de démolition, c’est plus compliqué. Transformer un bâtiment avec de l’amiante, c’est moins onéreux que de le démolir. Le promoteur s’est rendu compte que les frais de démolition et de décontamination étaient importants», avance Yves Grondin.
Le promoteur n’a pas donné suite, d’autant plus que la Fabrique a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas la démolition de l’église et du presbytère. «Il y a même la Firme Écobâtiment qui nous a interpelés il y a quelques semaines parce qu’ils font la promotion de la récupération de bâtiments existants. C’est démontré que de réutiliser un bâtiment, ça produit moins de GES que de démolir et reconstruire», explique l’agent de pastorale.
Quant à l’état du bâtiment, peu de travaux s’avèreraient nécessaires. «Le bâtiment est sain. Pour l’instant, il y a seulement la toiture qui est à recouvrir», mentionne-t-il, ajoutant que des programmes de subvention sont disponibles pour soutenir la conversion des églises.
Soirée d’information
La Fabrique de la paroisse Saint-François-d’Assise souhaite rassembler des acheteurs potentiels. Une trentaine d’invitations ont été lancées aux organismes, entrepreneurs, promoteurs et institutions de la région pour une soirée d’information qui aura lieu le 4 décembre, à 19 h, à l’église Immaculée-Conception.
«On pense que les projets seraient plus faciles à concrétiser si des groupes se rassemblent. La rencontre d’information, ce n’est pas juste un pitch de ventes. C’est surtout de montrer qu’il y a des possibilités et que c’est possible à plusieurs de réaliser un projet. Il y aurait aussi de l’accompagnement disponible pour y arriver», soutient Yves Grondin.
Un représentant du Conseil du patrimoine religieux du Québec sera sur place. Des exemples de conversions d’églises réalisées au cours des dernières années seront présentés.
Un urbanisme de Drummondville sera aussi présent pour répondre aux questions concernant le zonage. Présentement, l’église Immaculée-Conception et le presbytère sont zonés institutionnels.
De son côté, la Ville a fait savoir qu’elle n’avait pas l’intention de déposer d’offre. «Ce n’est pas dans notre intention de racheter les bâtiments. On n’a pas de projets qui y correspond pour le moment, donc on n’a pas d’intérêt», indique Tristan Deslauriers, directeur de cabinet à la Ville de Drummondville.
Rappelons que le presbytère n’est plus occupé depuis juillet dernier. D’ici à ce que l’église et le presbytère soient vendus, les célébrations et les activités ont toujours lieu.
Églises vendues ou transformées
À Drummondville, les églises Saint-Philippe et Saint-Simon ont été rachetées par des privés. L’église Saints-Pierre-et-Paul a été transformée en centre communautaire. L’église Saint-Joseph, qui appartient à la Fondation Yves Houle, sert de lieu de culte et de centre funéraire, en plus d’accueillir des organismes. L’église Saint-Jean-Baptiste a été vendue à la communauté pentecôtiste.