JOUR DU SOUVENIR. Depuis plus de 150 ans, ce sont 2,3 millions de femmes et d’hommes qui ont servi dans les Forces armées canadiennes pour défendre leur pays. Parmi eux, plus de 118 000 soldats sont disparus au combat. Drummondville leur a rendu hommage dimanche.
Les célébrations de l’Armistice ont débuté sur le coup de 14 heures, sous un temps grisâtre et frisquet. Des militaires et des cadets vêtus de leur uniforme et arborant le coquelicot ont marché de l’église Saint-Frédéric jusqu’à la Place Saint-Frédéric, devant des dizaines de citoyens.
Des anciens combattants étaient présents. On pouvait facilement les reconnaître par les décorations militaires sur leurs vestes, lesquelles témoignent de leur contribution au pays durant les guerres et les missions de paix.
Durant les discours, les dignitaires ont rendu hommage aux soldats canadiens morts au champ d’honneur, mais aussi à ceux toujours en service.
Pour le Brigadier-général Christian Mercier, cette date restera marquée au calendrier. L’homme de 52 ans portait l’uniforme pour la dernière fois. Il prend officiellement sa retraite demain – jour du Souvenir – après 33 ans de services.
«J’ai le sentiment de mission accomplie. Aujourd’hui, j’étais entouré de ma famille. J’étais content d’avoir mes enfants et mon épouse à mes côtés parce qu’ils en ont fait partie en quelque sorte. On est déménagé 11 fois dans différentes provinces. Ça nous a permis de tisser des liens familiaux très serrés», raconte celui qui est établi à Drummondville depuis 2016.
Originaire de Québec, il s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes à l’âge de 19 ans. «J’avais le goût de l’aventure. Pour moi, c’était un rêve d’enfance de devenir soldat», raconte le Brigadier-général, qui était notamment présent lors de la crise d’Oka, en 1990 et de la crise du verglas, en 1998.
Récipiendaire de l’Ordre du mérite militaire et de la médaille du service méritoire, Christian Mercier a fait quelques déploiements opérationnels. Il a notamment participé à une mission des Nations Unies en Haïti en 1997. «Notre petit dernier est venu au monde pendant que j’étais parti», se souvient le père de trois enfants.
Au cours de sa carrière, il a cumulé diverses fonctions. Entre autres, il a été nommé commandant adjoint de l’École de leadership et de recrues des Forces armées canadiennes à Saint-Jean-sur-Richelieu, avant d’être promu commandant. «C’est le moment marquant de ma carrière. J’ai eu le privilège de former des militaires pendant cinq ans. J’ai grandement apprécié cette expérience», commente-t-il.
Depuis un peu plus d’un an, il agit comme Commandant adjoint de la 2e Division du Canada et de la Force opérationnelle interarmées (Est). «Cette division regroupe 15 000 militaires. Pour moi, c’est une belle façon de terminer mon service militaire.»
Bien qu’il prenne sa retraite, les prochains mois s’annoncent fort occupés pour le président-directeur général d’UV Mutuelle, notamment avec le déménagement de la compagnie d’assurance qui quitte ses locaux de la rue Heriot après 130 ans pour s’installer en bordure de l’autoroute 20.
«J’ai une vie professionnelle civile très occupée. C’était de plus en plus difficile de jouer les deux ensembles et c’est pour cette raison que j’ai décidé de prendre ma retraite», fait-il savoir.
Christian Mercier n’a pas pour autant l’intention de mettre de côté sa deuxième famille. «À partir d’aujourd’hui, je range mon uniforme, mais je vais continuer à contribuer à des activités militaires comme civil», conclut-il, serein.