AFFAIRES. Les entreprises manufacturières québécoises s’intéressent de plus en plus à l’industrie 4.0. Soucy International fait partie de ceux qui ont pris le virage numérique.
Aussi appelée quatrième révolution industrielle, l’industrie 4.0 se caractérise par l’intégration des nouvelles technologies et une automatisation intelligente.
«La transformation qu’on a envie de faire n’est pas différente de ce que toutes les entreprises du Québec sont en train de passer au travers», lance d’entrée de jeu le directeur général de Soucy International, André Todd.
Après avoir signé un contrat avec le géant manufacturier agricole John Deere pour un nouveau système de chenilles permettant notamment un accès au champ en tout temps peu importe les conditions météorologiques, Soucy International a lancé sa nouvelle ligne d’assemblage en décembre dernier.
«C’est notre première ligne d’assemblage sans papier. Maintenant, tout est digital. C’est notre premier grand projet 4.0, fait savoir M. Todd. Cette ligne d’assemblage a été le projet-pilote pour l’implantation des nouvelles technologies. C’est un projet sur lequel on a travaillé pendant trois ans pour en arriver là. C’est un pas important pour nous.»
Soucy International entend poursuivre sur cette voie. «On voit à quel point ces nouvelles technologies ont des avantages. On se dit qu’il faut continuer, maintenant qu’on a un système informatique solide sur lequel on peut s’appuyer pour la gestion de notre usine. On commence à voir où sont les opportunités d’automatisation dans notre nouvelle réalité», poursuit-il.
Le contrat conclu entre les deux joueurs majeurs de l’industrie agricole, dont le montant n’a pas été dévoilé, est d’une durée minimale de cinq ans.
Faire d’une pierre deux coups
Pour Soucy International, l’intégration des nouvelles technologies permet d’améliorer sa productivité. «Chaque fois qu’on fait des changements, c’est direct et rapide. Tout est en temps réel. Avant, les employés assemblaient les pièces à partir d’un dessin en papier qu’ils avaient devant eux. Le lendemain, il n’était déjà plus à jour», explique André Todd.
Le virage 4.0 amorcé par Soucy International doit aussi permettre de mieux répondre à la croissance de l’entreprise, notamment dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. «Soucy International vit une croissance peu commune, surtout depuis les 12 derniers mois. Si on veut bien supporter notre croissance, il faut penser autrement, tout en continuant le recrutement du personnel sur la scène locale et internationale», soutient le directeur général.
«Il faut supporter cette croissance-là, mais il y a aussi une autre intention qui est d’améliorer le quotidien de nos employés actuels et de le rendre plus intéressant, plus sécuritaire et moins répétitif. C’est de voir comment les 40 heures qu’ils font à l’assemblage peuvent être améliorées», ajoute M. Todd.
Actuellement, Soucy International emploie plus de 350 personnes. «Selon la tendance à long terme, le nombre d’employés augmente chaque jour et va continuer», estime-t-il.
Depuis 1978, l’entreprise drummondvilloise Soucy International se spécialise dans le développement, la conception et la fabrication de systèmes de chenilles pour les marchés des véhicules récréatifs, agricoles, industriels et de la défense.