MAGAZINE. L’arrivée de l’automne crée non seulement une explosion de couleurs dans les arbres, mais aussi dans les cannebergières, dont celle de Fruit d’Or située à Saint-Lucien.
Vers la fin septembre, les champs, où pousse ce petit fruit rouge au goût acidulé, sont flamboyantes. «C’est le temps de l’année où on s’amuse. On récolte ce qu’on a travaillé pendant toute l’année», lance Francis Le Moine, dont sa famille est copropriétaire avec la famille Bélanger de 225 acres de canneberges biologiques à Saint-Lucien, où les sols sont sableux.
Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, cette baie ne pousse pas dans l’eau, mais bien sur les vignes au sol. C’est qu’une fois les champs inondés en vue de la récolte, la canneberge flotte à la surface de l’eau grâce aux quatre alvéoles d’air qu’elle contient.
Une batteuse se promène ensuite dans les champs pour détacher les fruits rouge vif de leur tige. Vêtus de bottes-pantalon, les travailleurs, les deux pieds dans l’eau, regroupent les canneberges dans un coin du champ. Les baies sont ensuite retirées à l’aide d’une pompe, puis versées dans des camions qui les transportent jusqu’à l’usine.
«Les canneberges sont nettoyées et placées dans des caisses de bois. Elles sont transportées dans les congélateurs de Fruit d’Or, avant d’être transformées», explique Francis Le Moine.
«On en exporte beaucoup en Europe. La côte ouest-américaine s’intéresse beaucoup aussi aux produits biologiques. On est en train de développer le marché de l’Asie», poursuit l’homme de 28 ans.
Local et bio
Même si la récolte des canneberges s’étend seulement sur un mois, les producteurs sont occupés tout au long de l’année. L’hiver, ils doivent prendre soin de ces plantes pérennes. Les vignes sont protégées sous une couche de glace en surface.
Au printemps, de même qu’à l’automne, les producteurs doivent arroser les champs pour protéger les canneberges contre le gel. Puis, commence le travail pour lutter contre les insectes ravageurs et les mauvaises herbes.
«Comme nos productions sont biologiques, ça demande plus de travail. On n’utilise aucun herbicides. On essaie de faire le plus de lutte intégrée, comme l’inondation contre les insectes, explique Francis Le Moine. En mai, on enlève l’eau et on prépare les champs. On enlève les mauvaises herbes et on met de l’engrais.»
En juin, des ruches sont installées sur la cannebergière pour favoriser la pollinisation des fleurs et optimiser la production des cinq variétés de canneberge que l’on retrouve chez les Le Moine-Bélanger.
Les fleurs se transforment ensuite en petit fruit blanc, avant d’atteindre leur apogée de couleur et de saveur, à notre plus grand bonheur gustatif!