MAIN-D’OEUVRE. S’il était impossible de savoir à quel point la pénurie de main-d’œuvre frapperait fort il y a cinq ans, les partenaires collaborant au Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) ont tout de même été visionnaires en lançant ce projet, dont l’un des objectifs est d’attirer et retenir les talents.
«C’est un exercice de vision qu’on avait fait en 2015, indique Gerry Gagnon, qui a été le coordonnateur de projet dès le début. On se projetait dans l’avenir parce qu’on ne voulait pas être dans la liste d’épicerie. En fait, selon les indicateurs de notre tissu économique, 33 % de notre économie est basée sur le manufacturier. Compte tenu de ça, il fallait s’assurer que ce secteur ne s’affaisse pas si un coup dur survenait un jour, peu importe la raison.»
Il ajoute : «Le CNIMI, je le vois un peu comme une police d’assurance :
il assure que notre économie manufacturière continue à éclore dans notre environnement en constant changement.»
Avec un bassin de 650 entreprises manufacturières, inutile de dire que le besoin de main-d’œuvre à Drummondville est plutôt grand. L’un des objectifs du CNIMI est donc la rétention de main-d’œuvre.
«Le besoin est incroyable, mais on est prêt à répondre à ça», affirme Brigitte Bourdages, directrice générale du Cégep de Drummondville.
«À partir du moment où l’étudiant travaille concrètement dans une entreprise, on comprendra que cette entreprise aura l’avantage d’être concurrentielle pour le garder», laisse entendre Daniel McMahon, recteur de l’UQTR.
Qui plus est, les étudiants auront la possibilité de faire de l’alternance travail-études.
«Par exemple, si un ancien étudiant sent le besoin de revenir se perfectionner, il pourra le faire en tout temps», précise Mme Bourdages.
De son côté, le maire de Drummondville est convaincu que le CNIMI aura un pouvoir attractif non seulement sur les travailleurs, mais également sur les nouvelles familles.
«Un des facteurs pour qu’une famille s’établisse dans un lieu, c’est les institutions d’enseignement collégial et supérieur», se dit-il d’avis.
Éric Côté, président et chef de l’exploitation du Groupe Soucy, une des entreprises partenaires, est très fier de savoir que le CNIMI va se concrétiser.
«Ce qui est intéressant, c’est qu’on peut déjà anticiper les prochaines étapes. Ce sera beaucoup plus gros de ce que l’on voit là (…) On a été un peu devin d’avoir pensé à ça il y a quelques années, car on n’anticipait pas à quel point ça serait difficile. Depuis le temps où on a eu l’idée jusqu’à ce qu’on vit aujourd’hui, le besoin est juste encore plus criant.»
«L’annonce d’aujourd’hui est clairement un signe que les gens ont compris que ce projet-là allait construire un levier qui, dans 10 ans, va transformer le visage du Centre-du-Québec», conclut M. Gagnon.