ANNONCE. Le champagne pourra enfin être sabré. Le ministère de l’Éducation a finalement donné son aval au Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI), le deuxième campus universitaire attendu depuis fort longtemps, qui sera réalisé au coût de 29,7 M$.
Le gouvernement du Québec accorde un montant de 10,7 millions de dollars pour la construction de cette nouvelle infrastructure du campus de Drummondville de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
«Mon collègue André Lamontagne m’a parlé de ce projet-là dès notre élection, affirme d’emblée Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation, par message vidéo. C’est quelque chose de très structurant pour la région (…) et ça représente tout ce qu’on veut comme nouveau gouvernement : ça veut dire sortir des grands centres Montréal et Québec, des emplois payants et des zones d’innovation dans le sens où on a des entreprises et [des acteurs] de l’enseignement supérieur qui travaillent main dans la main. Bravo à tous et on va être au rendez-vous la prochaine fois, car j’ai l’impression dans la région de Drummondville, des projets comme ça, il va y en avoir encore.»
Il s’agit de la fin d’un long marathon pour tous les acteurs de ce vaste projet unique au Québec.
«Heureusement, on ne s’est pas arrêté aux premières réponses qu’on a eues. C’est sûr que lorsqu’on présente le projet dans chacun des ministères avec des grilles existantes, ça ne marche pas, car on fait quelque chose qui est complètement inédit au Québec», expose Daniel McMahon, recteur de l’UQTR.
«On a toujours parlé d’un campus ici, mais on ne peut pas appeler ça un campus s’il y a juste un pavillon. Mais quand on a inauguré le premier il y a trois ans, on avait annoncé qu’on travaillait déjà sur un deuxième et, aujourd’hui, je me réjouis de cette annonce», affirme le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, soulignant que la première fois que le CNIMI, d’abord appelé le Centre d’excellence, a été évoqué, c’est lors du Colloque du 200e, en 2015.
Si, au départ, l’ouverture était sérieusement envisagée pour 2020, elle est maintenant repoussée à l’automne 2022.
«On espère que ce sera plus rapidement que ça. Notre objectif, c’est d’être capable de lancer la construction dès l’été prochain. Les professionnels sont déjà à pied d’œuvre pour l’élaboration des plans et devis et on voudrait aller en appel d’offres quelque part au printemps», précise M. McMahon.
Né d’une action concertée des établissements d’enseignement regroupés sous la forme du pôle régional en enseignement supérieur du Centre-du-Québec, le CNIMI vise le rassemblement des composantes universitaires et collégiales ainsi que des entreprises manufacturières dans le but de créer une synergie et un transfert des connaissances entre les milieux de la formation et de la recherche.
«Ce qui est intéressant aujourd’hui, oui c’est le développement de l’enseignement supérieur chez nous, mais c’est surtout, surtout, un projet qui émane de la communauté d’affaires et éducative, et ça, c’est extraordinaire. Ça ne se voit pas ailleurs. À notre échelle locale, ce qu’on vit ici, c’est ce que vivent les grands campus universitaires ailleurs au Canada et même, ailleurs dans le monde, en termes d’implication», indique le premier magistrat, annonçant du même souffle la contribution promise d’un million de dollars de la Ville.
Le nouveau pavillon regroupera ainsi sous le même toit les activités d’enseignement, de recherche, de valorisation et de transfert de technologies. Concrètement, il constituera une porte d’entrée pour les entrepreneurs de la région qui auront, par exemple, besoin d’une pièce très précise nécessitant de la recherche et du développement.
Les acteurs s’entendent pour dire que le CNIMI profitera d’un rayonnement à l’échelle nationale.
«Il s’agit d’un partenariat extraordinaire pour les entreprises manufacturières, mais aussi pour l’ensemble du Québec et d’ailleurs, il y a déjà une multiplication de partenariats et de collaborations», laisse entendre Mme Bourdages.
Le CNIMI comprendra quatre composantes : le Centre intégré de formation en génie et en gestion; le Centre interordres de recherche et de transfert en manufacturier intelligent; le Centre d’excellence en productivité manufacturière et le Centre d’entrepreneuriat et d’innovation manufacturière.
La première cohorte devrait être composée de 200 étudiants.
«Le CNIMI va bénéficier bien sûr aux entreprises, mais aussi aux étudiants qui seront plongés dans un univers créateur de valeurs offrant une formation stimulante, à la fine pointe de la technologie, soutient Brigitte Bourdages, directrice générale du Cégep de Drummondville. Dans le cadre de son parcours, l’étudiant se verra proposer une multitude d’activités concrètes : stages, projets de résolution de problèmes réels, collaborations directes, activités de recherche et mentorat et formations en alternance. Ce sera une formation unique et inattendue à la hauteur du Québec de demain.»
En plus des subventions annoncées, 7,5 M$ proviennent d’un regroupement des industries de la région.
«L’annonce du montant provenant du ministère de l’Économie et de l’Innovation sera faite plus tard», fait savoir le recteur de l’UQTR.