ÉLECTION. Le Bloc québécois revient de loin. Militant de la première heure au sein du parti indépendantiste, Roger Pomerleau était aux premières loges pour assister au retour en force des Bleus dans la circonscription de Drummond.
Aux yeux de Roger Pomerleau, c’est une combinaison de plusieurs facteurs qui ont permis au candidat bloquiste Martin Champoux d’être élu par une majorité écrasante de près de 15 000 voix sur ses plus proches adversaires, lundi soir.
«Pour gagner une élection, ça prend un tout. Il faut un bon candidat, une bonne équipe de bénévoles, un peu d’argent et un bon chef. On avait tous ces ingrédients-là. On a travaillé d’arrache-pied ici comme dans tous les comtés du Québec. On méritait de gagner», a lancé l’ex-politicien de 72 ans dans les minutes suivant le triomphe de Martin Champoux.
«Dans Drummond, on était 69 bénévoles qui ont travaillé dans différents postes, a ajouté le président du comité exécutif local. Ce sont des gens qui ont travaillé dix heures par jour et sept jours par semaine pendant toute la campagne électorale. Martin a fait sa large part.»
Celui qui a été député bloquiste dans la circonscription de Drummond entre 2008 et 2011, succédant à Pauline Picard avant d’être battu par François Choquette et la vague orange, estime que les citoyens de la région apprendront à découvrir les qualités de Martin Champoux au cours des prochaines années.
«Je pense qu’il va être un bon député pour Drummond. C’est un gars qui va s’occuper de son monde. Il s’est bien occupé de nous pendant la campagne, même si on ne le connaissait pas avant qu’il arrive ici. Il va monter une bonne équipe autour de lui. Je suis convaincu qu’il va rendre de bons services aux gens d’ici.»
Sous le leadership de son chef aux origines drummondvilloises Yves-François Blanchet, le Bloc québécois a fait d’importants gains sur la scène nationale, principalement au détriment des libéraux et des néo-démocrates. Le parti souverainiste et social-démocrate fondé en 1991 a retrouvé de son lustre en obtenant 32 sièges. Le Bloc sera de nouveau reconnu comme un parti officiel à la Chambre des communes, un statut qu’il avait perdu en 2011. Une situation qui réjouit au plus haut point Roger Pomerleau.
«Moi, je suis un anglophile : j’aime les Anglais, a lancé le charpentier-menuisier de métier. J’ai travaillé partout au Canada et je n’ai rien contre eux. Je considère même l’Angleterre comme ma deuxième mère patrie, ce qui est plutôt rare pour un indépendantiste. Mais je pense que mes amis du reste du Canada vont se réveiller avec un mal de tête au lendemain de cette élection. Car ce que les journaux leur disaient depuis une dizaine d’années, c’est que le mouvement indépendantiste était fini au Québec.»
«Les Canadiens anglais pensaient que le Bloc était mort et que ça ne reviendrait jamais. En se réveillant mardi, ils vont voir qu’on a plus de députés que les libéraux au Québec. Le mouvement indépendantiste est revenu. Et ce n’est qu’un début, car avec un parti nationaliste comme la CAQ au pouvoir au Québec, il va y avoir des atomes crochus tout au long de notre séjour là-bas», a conclu Roger Pomerleau, qui a également été député bloquiste dans la circonscription d’Anjou-Rivière-des-Prairies entre 1993 et 1997.