HUMOUR. Depuis la sortie de son troisième spectacle solo Du cœur au ventre, Guillaume Wagner croit avoir gagné en maturité. Toutefois, on retrouve encore son côté juvénile, même si celui-ci est plus maitrisé. «C’est le spectacle d’un punk, mais grisonnant», avoue celui qui foulera les planches de la Maison des arts, le 15 novembre prochain.
De retour sur la scène, Guillaume Wagner se sent plus mature, en comparaison avec ses deux premiers spectacles. «Plus jeune, je voulais prendre ma place et je fessais dans tous les sens. J’étais un peu plus dans la critique acerbe et je critiquais en me foutant du résultat. Maintenant, je fous le feu, mais j’essaie aussi de l’éteindre avec le public», laisse tomber celui qui est reconnu dans le milieu pour son humour parfois moralisateur.
Dans son nouveau spectacle Du cœur au ventre, Guillaume Wagner aborde plusieurs sujets en lien avec sa vie personnelle. «Je parle de ma paternité. Ça fait désormais partie de ma vie que c’est certain que ça a teinté mon écriture. Devenir père, c’est le plus gros changement de toute ma vie. Je ne pouvais pas y échapper, même si c’est cliché», laisse-t-il entendre. Évidemment, il ne pouvait pas écrire un spectacle sans quelques critiques adressées à la société.
«Par exemple, je parle beaucoup des réseaux sociaux et de notre narcissisme par rapport à cela. On est tous des produits de marketing et on fait tous la publicité de nous-même, avance-t-il. Je fais aussi un retour sur le mouvement #metoo. Je critique notre conception de la masculinité, qui nous emprisonne».
Un punk rebelle
Si Guillaume Wagner se considère comme un punk grisonnant, c’est parce qu’il se sert de son spectacle pour amener son public à la rébellion. «J’essaie d’inspirer les gens à se rebeller, à sortir de leur zone de confort et à prendre des risques», explique-t-il.
Même s’il ne prétend pas avoir d’impact sur la société, force est de constater que son humour amène parfois des dénouements inattendus. «Je fais une blague où j’invite des gens qui n’aiment pas leur job à la quitter. J’ai déjà eu des messages de spectateurs qui ont été inspirés et qui l’ont vraiment fait. Ç’a l’air que j’ai un impact quelconque sur les individus», révèle-t-il fièrement, au bout du fil.
D’ailleurs, si l’humoriste a nommé son spectacle ainsi, c’est parce qu’il cherchait «un terme poétique pour le courage». «Le courage, ça vient du cœur», croit-t-il.
Un Guillaume Wagner plus curieux
Comme plusieurs humoristes, Guillaume Wagner s’est dernièrement lancé dans l’univers du podcast. Sauf que ses podcasts ne sont pas seulement drôles, ils informent. «Mes invités sont des gens intéressants, mais qui ne sont pas nécessairement dans l’œil du grand public», explique-t-il.
Ce projet sert plutôt à satisfaire sa «curiosité personnelle». «J’avais envie d’avoir un accès privilégié à ces gens, de leur parler pendant des heures et ainsi aller piger dans leurs bagages de connaissances. C’est moi qui me plonge dans des mondes que, parfois, je ne maitrise pas du tout», confie-t-il.
Il a entre autres reçu un historien, des musiciens, des cinéastes, d’autres humoristes, un agriculteur… et Marie-Élaine Thibert.
Rappelons que l’humoriste avait fait la manchette en 2012 pour une blague à propos de la chanteuse. «Ça fait longtemps que tout est réglé. Contrairement à ce que les gens pensent, il n’y a pas d’animosité entre nous, mais c’est certain que cette version intéresse moins les médias. Évidemment, l’inviter sur mon podcast est un petit clin d’œil au fait que parfois, les journaux ne disent qu’une seule partie de la vérité», conclut-il.