(Note de la rédaction) À cinq jours du scrutin, L’Express propose à ses lecteurs des portraits de chacun des principaux candidats qui aspirent à un siège à la Chambre des communes pour représenter la circonscription de Drummond.
PORTRAIT. Au début des années 2000, Jack Layton, à l’époque chef du Nouveau parti démocratique (NPD), avait un rêve : renouer avec les Québécois. Cette aspiration avait grandement interpellé le citoyen François Choquette qui, près de 15 ans plus tard, brigue un troisième mandat dans la circonscription de Drummond aux prochaines élections fédérales.
«J’ai commencé mon aventure avec le NPD en 2004 en tant que bénévole pour la campagne électorale à Saint-Hyacinthe, car dans Drummond, il n’y avait pas un candidat, c’était un poteau, comme on dit», se rappelle d’entrée de jeu le député sortant.
L’année suivante, M. Choquette a reçu un coup de fil déterminant pour son avenir.
«Le directeur du NPD au Québec m’appelle pour me dire qu’il cherchait un candidat dans Drummond. Rapidement, j’ai commencé à donner des noms avant qu’il m’interrompe : « Tu ne comprends pas, c’est toi qu’on veut ». J’ai resté surpris, car je n’avais aucune aspiration à devenir politicien et en plus, je n’avais pas d’expérience, mais ce n’était pas grave selon lui : « Il faut commencer à quelque part », m’avait-il répondu», raconte le candidat néodémocrate.
Il indique qu’à cette époque-là, le NPD ne parvenait toujours pas à rejoindre les Québécois.
«Les gens me disaient : « On aime vos idées, mais le NPD gagnera jamais au Québec», se remémore M. Choquette.
Après les élections de 2006, où il n’a pas réussi à gagner le cœur des électeurs, M. Choquette a préféré se retirer.
«En 2008, c’est Annick Corriveau qui s’est présentée. Elle avait d’ailleurs fait une très belle campagne.»
Puis, c’est en 2011 que la chance lui a souri.
«On m’a appelé de nouveau. J’ai accepté et, voilà, l’histoire est écrite», laisse-t-il tomber.
Le candidat est reconnaissant envers son épouse, sa fille et ses deux beaux-enfants, pour leur appui, leur compréhension et pour tous les sacrifices qu’ils doivent faire.
«Je suis très proche de ma fille. Quand j’ai été élu, elle avait neuf ans. Peu de temps après, quand elle a vu c’était quoi la réalité, elle m’a dit : « Ça suffit la politique, tu n’as plus le droit de te représenter! »», relate-t-il avec un petit rire.
Preuve que tout le monde peut changer d’idée, elle lui a donné son accord en 2015.
«Elle était devenue une adolescente, donc elle avait moins besoin de papa dans le décor! Sérieusement, il est très important pour moi de consulter ma famille et avoir leur avis avant chaque élection, car sans leur appui, surtout celui de mon épouse, je ne pourrais pas faire de la politique», expose le politicien.
Selon lui, il est «presque impossible d’avoir un équilibre normal» entre le travail et la famille.
«La réalité, c’est qu’il faut faire des sacrifices. Il faut opter pour des moments de qualité, car on n’en a pas en quantité. Quand on s’implique en politique, c’est difficile à croire, la tâche qu’on a devant nous. Si on prend nos responsabilités comme il se doit, on se retrouve à travailler six jours semaine minimum, une dizaine d’heures par jour, et ce, trois semaines sur quatre. La dernière semaine du mois se passe dans le comté, mais je suis toujours sollicité – et c’est normal – donc ne suis pas beaucoup plus à la maison. Pour la vie de couple, c’est moins évident, mais heureusement, mon épouse m’accompagne souvent dans les différents événements», précise-t-il.
«L’environnement, c’est toute ma vie»
Ayant grandi sur une ferme, François Choquette a été, dès son plus jeune âge, en contact avec la nature. Il a donc été appelé très tôt à être sensible à la protection de l’environnement.
«L’environnement c’est toute ma vie! Je passais mes étés dans les champs. J’allais souvent aussi au marché. C’est sûr que ça m’a inspiré et m’a fait prendre conscience de certaines choses», indique-t-il, en souriant.
L’un de ses professeurs d’histoire a également joué un grand rôle quant à la cause environnementale.
«Il nous expliquait que chaque geste posé aurait des impacts plus tard. On avait aussi appris la philosophie des autochtones : avant de faire une action, ils pensent à sept générations futures. Tout ça m’a marqué et a fait de moi ce que je suis devenu. Dès le cégep, j’ai commencé à militer pour la justice sociale et climatique et ça n’a pas cessé depuis», expose le titulaire d’un baccalauréat en enseignement du français et de l’histoire et d’une maîtrise en littérature.
Ce n’est donc pas un hasard s’il a été nommé porte-parole adjoint en environnement dès son premier mandat, une responsabilité qui lui a valu le titre d’ecoleader parmi une vingtaine de candidats. Lors de son deuxième mandat, il est devenu président du caucus de tous les partis politiques des changements climatiques.
«C’est une très belle reconnaissance. Encore une fois, j’ai été nommé ecoleader», indique-t-il avec fierté.
La protection des bélugas, l’élimination des plastiques à usage unique, l’économie environnementale et le train à grande fréquence sont quelques-uns des dossiers sur lesquels M. Choquette a contribué.
S’il est réélu le 21 octobre, le député sortant, aussi porte-parole en matière de langues officielles, compte bien continuer à porter ses dossiers tout en défendant les intérêts des citoyens.
Aux dernières élections fédérales, le 19 octobre 2015, le Nouveau Parti démocratique, représenté par François Choquette dans la circonscription de Drummond, avait convaincu 30,5 % des électeurs de voter pour lui. Le parti avait terminé la soirée en première position, avant le Parti libéral. M. Choquette sollicite un troisième mandat.