POLITIQUE. À deux semaines des élections, tenter une projection des votes dans la circonscription de Drummond est pour le moins hasardeux, mais selon le site Qc125, un modèle statistique et non scientifique, le Bloc québécois est en avance.
Ce qui ne serait pas très étonnant, compte tenu des sondages nationaux qui voient une remontée du parti du chef Yves-François Blanchet. Le dernier en lice, celui de la firme de recherche Mainstreet, fait valoir que le Bloc s’est hissé au premier rang des intentions de vote chez les francophones avec 33 % des appuis.
La consultation de Mainstreet, réalisée du 2 au 6 octobre, soit après le débat des chefs à TVA, révèle que le Parti libéral obtient au Québec 35 % de la faveur populaire comparativement au Bloc québécois qui est deuxième, avec 27 %. Le Parti conservateur suit avec 17 % devant le Nouveau Parti démocratique avec 11 % des votes.
Un sondage Léger avait laissé entrevoir une poussée des bloquistes la semaine dernière.
Pour en revenir à Qc125, le portrait qu’il dessine pour la projection électorale dans Drummond a changé depuis la semaine dernière alors qu’il ne donnait pas le Bloc gagnant. Aujourd’hui, le candidat Martin Champoux (BQ) se voit attribuer la première position avec 29 % des voix, avec une marge d’erreur de 7 %. Il est suivi de William Morales (PLC) avec 24 % et de Jessica Ebacher (PCC) avec 23 %. Le député sortant François Choquette (NPD) semble exclu de la course (13 %), tout comme semble l’être son chef Jagmeet Singh au plan national. D’ailleurs, il n’est pas surprenant de voir les hauts et les bas de la scène nationale dicter l’allure de la votation dans les régions. En général, on dit que la qualité du candidat local joue pour environ 5 % du vote.
En conclusion, Qc125 indique que les probabilités de victoire pour le Bloc sont établies à 75 %. Mais comme les choses ont changé depuis une semaine, elles peuvent encore bouger et influencer les intentions de vote d’ici les 14 prochains jours.
Il faut toutefois le répéter, il peut bien y avoir des projections dans chacune des circonscriptions mais elles ne sont pas scientifiques.
Dans sa méthodologie, il est dit que le modèle Qc125 utilise une méthode de calcul généralement et principalement proportionnelle avec ajustement régionaux et démographiques. On donne l’exemple suivant : «Si un parti grimpe dans les sondages au sein d’une région et/ou d’un groupe démographique, par exemple, de 30 % à 33 % – soit une augmentation de 10 % (0,30 + 10% ×0,30 = 0,33) – ce parti augmente dans l’entièreté de cette région et/ou ce sous-groupe démographique de 10 %. Donc, si le dit parti est à 15 % dans une circonscription X, alors il augmentera à 16,5% (une augmentation de 10 % de 0,15)». Il est signalé aussi que le modèle tient compte de l’historique électoral des circonscriptions, ce qui permet d’établir des planchers et plafonds probabilistes pour chacun des partis.
Le site Qc125 est créé par Philippe J. Fournier, professeur de physique au Cégep Saint-Laurent.