HOCKEY. Au cours des deux dernières campagnes, les partisans des Voltigeurs ont découvert l’immense potentiel de Dawson Mercer. La saison 2019-2020 pourrait bien permettre à l’attaquant de 18 ans de se hisser parmi les espoirs les plus convoités en vue du prochain repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH).
Après des débuts prometteurs dans l’uniforme drummondvillois, Mercer a connu une éclosion spectaculaire l’hiver dernier. Pendant que les projecteurs étaient tournés vers les étoiles Joseph Veleno, Maxime Comtois et compagnie, le jeune homme natif de Bay Roberts, à Terre-Neuve-et-Labrador, a atteint le plateau des 30 buts tout en récoltant près d’un point par match. En séries éliminatoires, le trio qu’il formait avec les vétérans Félix Lauzon et Pavel Koltygin a d’ailleurs été le plus productif chez les Voltigeurs.
À présent que ces vedettes font lentement leur nid dans les rangs professionnels, c’est à Mercer, entouré d’une bande de jeunes loups, que reviendra la responsabilité de propulser l’attaque des Rouges. «Avec tous ces vétérans qui nous ont quitté et toutes ces recrues qui arrivent ici, c’est vraiment un nouveau groupe de joueurs! On est très jeunes, mais on a déjà une bonne chimie dans la chambre. Les plus vieux font du bon travail pour rendre les jeunes familiers avec le processus et la façon de jouer des Voltigeurs», a raconté Mercer dans une entrevue accordée dans la langue de Shakespeare.
Alors que la plupart des observateurs prédisent des lendemains difficiles aux Voltigeurs, Mercer estime qu’il ne faudra pas prendre le bataillon drummondvillois à la légère cette saison. «J’aime notre chimie. J’aime notre vitesse. À chaque match, nous bataillons, nous compétitionnons et nous n’abandonnons jamais. Avec les outils que les entraîneurs nous donnent chaque jour, je pense qu’on va être une équipe surprenante et qu’on va monter au classement. Dans cette ligue, n’importe qui peut battre n’importe qui un soir donné. Il suffit que tu connaisses un bon match et que ton gardien fasse le travail pour surprendre même la meilleure équipe», a soulevé celui qui a récemment été nommé adjoint au capitaine Xavier Simoneau.
Employé au centre du premier trio, Mercer a dominé la LHJMQ durant le calendrier hors-concours en récoltant pas moins de 11 points (3-8) en cinq parties. Combinant fougue, talent brut et sens du hockey aiguisé, le droitier de 6 pieds et 178 livres a également excellé pour remporter ses mises en jeu au cours des dernières semaines.
Éviter les distractions
Compte tenu du contexte de reconstruction chez les Voltigeurs et de sa forte valeur sur le marché des échanges, Mercer se retrouve au centre de nombreuses rumeurs qui ne feront que s’accentuer d’ici la période des Fêtes. En coulisses, on raconte que le jeune homme se serait servi d’une clause dans son contrat pour refuser une transaction l’envoyant aux Saguenéens de Chicoutimi en marge du dernier repêchage de la LHJMQ.
«Il y a plusieurs choses qui peuvent survenir pendant une saison. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, ça ne m’affecte pas, a affirmé Mercer. Je sais quelles sont les options possibles, ce que je veux et ce qui est le mieux pour moi. Je ne laisse pas ces rumeurs m’atteindre négativement ni même positivement.»
«Présentement, je suis un Voltigeur et j’en suis très fier, a-t-il ajouté. C’est là-dessus que je me concentre et rien d’autre. Je veux améliorer mon jeu et aider l’équipe à aller aussi loin que possible. Je veux être un bon leader. Je veux montrer le chemin aux jeunes pour qu’ils s’intègrent dans la ligue et qu’ils s’améliorent chaque jour.»
Éligible au prochain repêchage de la LNH, qui se tiendra au Centre Bell, les 26 et 27 juin, Mercer veut éviter de se laisser distraire par les listes qui seront publiées à quelques reprises durant les prochains mois, un piège qui guette souvent les meilleurs espoirs professionnels. Déjà, le site spécialisé Future Considerations le classe au 23e rang en première ronde.
«C’est inévitable : le repêchage va toujours rester dans un coin de ta tête. C’est un gros accomplissement individuel que tous les joueurs veulent atteindre dans leur carrière, mais il faut éviter de regarder trop loin. Chaque jour, tu dois garder le focus sur ton objectif, c’est-à-dire gagner le prochain match. Si tu aides ton équipe à gagner, ça va se ressentir positivement sur tout le reste. Tes statistiques individuelles et ton classement vont s’améliorer à coup sûr. C’est la seule et unique chose sur laquelle tu dois te concentrer», a sagement fait observer Mercer.
Malgré la pression qui repose sur ses épaules à l’aube de sa troisième année dans la LHJMQ, le numéro 19 des Rouges aborde cette campagne comme n’importe quelle autre. «L’an dernier, je voulais être meilleur qu’à ma première saison. Cette année, je veux être meilleur qu’à ma deuxième saison. J’ai toujours eu cette mentalité. Au-delà du repêchage, je préfère y aller une étape à la fois. Je veux d’abord connaître un bon départ en septembre, puis un bon mois d’octobre et ensuite garder une bonne cadence. Je veux améliorer mon jeu en général chaque jour», a exprimé le premier choix des Voltigeurs (huitième rang au total) en 2017.
Un discours repris par l’entraîneur-chef Steve Hartley. «Au-delà du repêchage, Dawson doit rester lui-même. Les recruteurs l’observent depuis maintenant deux ans, alors ils savent à quoi s’attendre. Il doit simplement continuer à progresser, mais je ne suis pas inquiet pour lui. Il n’a jamais arrêté de s’améliorer depuis son arrivée ici.»
L’homme de hockey a également vanté l’attitude mature de son attaquant, un jeune homme sympathique et très apprécié par ses coéquipiers en dehors de la patinoire. «C’est un gars terre-à-terre. À son arrivée, il était gêné, mais lentement, il est sorti de sa coquille. Cette année, il fait preuve de beaucoup de leadership.»
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