JUSTICE. L’avocat de Vincent Simard, Me Marc-Antoine Carette, a terminé son contre-interrogatoire auprès de l’une des deux présumées victimes, mercredi, au Palais de justice de Drummondville. Le jeune d’âge mineur aurait voulu «tendre un piège» au médecin.
Pour l’aider à contre-interroger la présumée victime, Me Carette a retrouvé des messages textes et des conversations sur l’application Messenger échangés entre l’accusé, ses présumées victimes et les proches de ces dernières. Même si les conversations étaient supprimées, le clan Simard les a retrouvées à l’aide de l’application SMS Export, qui compile les échanges à l’aide de la carte IP d’un téléphone, et en faisant parvenir une demande à Facebook.
Me Carette a été particulièrement insistant auprès de la présumée victime alors qu’il cherchait à savoir si elle avait raconté son histoire à une personne quelconque.
«Me Carette, quand on vit quelque chose comme ça, c’est honteux, a rétorqué la présumée victime. Je n’ai jamais parlé de ce qui s’était passé à personne.»
L’avocat l’a ensuite questionné sur le fait qu’il aurait sollicité un voyage seul à seul avec Vincent Simard, après la présumée agression. Il aurait écrit à l’accusé : «Je ne te laisserai jamais t’éloigner de moi».
Le jeune s’est justifié en disant qu’il se doutait qu’il pouvait y avoir une seconde victime. Il a soutenu à l’avocat avoir voulu «tendre un piège à Vincent Simard», pour «comprendre ce qui se passait».
Par ailleurs, au moment où le père d’une victime alléguée a été appelé à témoigner par Me Carette, il a laissé entendre qu’il ne connaissait pas les circonstances de l’agression. Toutefois, en relisant ce qu’il avait déclaré préalablement au cours des procédures judiciaires, à la demande de la défense, son fils lui aurait raconté les circonstances d’une des agressions.
«Il m’a dit qu’il y a peut-être eu un massage qui n’était pas normal. Son pantalon s’était retrouvé à la hauteur des genoux. Je n’étais pas là et je n’ai rien vu. C’est pour ça que j’ai dit (plus tôt) que je n’étais pas sûr de ce qui s’était passé», a déclaré le père de l’une des présumées victimes.
«Une claque dans la face»
Le paternel a également indiqué que, lorsqu’il a lu les présumées agressions dans les médias, il a eu le sentiment de recevoir «une claque dans la face».
«Je ne savais pas ce qui s’était passé, a-t-il mentionné. Si j’avais eu une idée de ce qui s’était produit, ça aurait pris fin immédiatement.»
Il a également fait état d’une jalousie qu’aurait éprouvée Vincent Simard à l’endroit d’un homme qui s’était lié d’amitié avec toute la famille.
«Quand il (le nouvel ami) était invité, on devait rendre des comptes à Vincent Simard, sinon on avait droit à une crise de larmes et il faisait la baboune. Je lui ai suggéré d’aller chercher de l’aide et d’aller se faire soigner. On voulait l’aider.»
De son côté, la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, a appelé la mère d’une présumée victime pour qu’elle raconte son histoire devant la juge Hélène Fabi de la Cour du Québec.
«Vincent Simard était mon ami et mon confident, a mis en relief la mère de famille. J’avais une confiance absolue en Vincent Simard, car je ne l’aurais jamais laissé seul avec mon fils. On a appris à le connaître et à connaître sa famille. Il est devenu comme un fils pour moi avec le temps».
Simard, qui se serait lié d’amitié avec son fils avant de commettre des attouchements sexuels sur celui-ci, avait tissé des liens serrés avec toute sa famille.
Selon la dame, le médecin lui offrait fréquemment des cadeaux comme un cellier et des voyages. Elle lui aurait donné une tablette électronique à Noël pour offrir un présent «de la même valeur».
La mère n’a pas caché son malaise devant les «crises de jalousie» qu’auraient faites l’accusé, auprès du nouvel ami de la famille, afin préserver son lien de proximité avec la famille et le mineur.
Cependant, elle a aussi reconnu avoir fait preuve de jalousie à l’endroit du médecin quand ce dernier fréquentait d’autres amis.
«C’était pour le protéger, s’est-elle justifiée, car il y a du monde qui parlait contre lui en disant que ç’a n’avait pas de sens qu’il se tienne avec des adolescents.»
Impliqué dans la région, Vincent Simard était appelé à fréquenter des jeunes sur une base régulière, en raison de sa passion pour les arts de la scène. Il a notamment siégé à la Commission des arts et de la culture de Drummondville, en plus d’avoir fait partie des Gospangels pendant cinq ans.
Tout au long de la troisième journée de son procès, Vincent Simard, confortablement assis, est demeuré calme en prenant des notes. Le médecin âgé de 35 ans fait face à quatre chefs d’accusation. Il lui est reproché d’avoir procédé à des contacts sexuels, en plus d’avoir agressé sexuellement un mineur entre le 1er décembre 2014 et le 28 juillet 2017, à Drummondville. Il aurait fait une autre victime d’âge mineur entre le 1er avril 2016 et le 1er septembre 2016, alors qu’il se trouvait en situation d’autorité.
Son procès se poursuivra les 3 et 4 octobre prochain au Palais de justice de Drummondville.