JUSTICE. La seconde présumée victime du médecin Vincent Simard se serait fait agresser dans le spa et dans le domicile de l’accusé à trois occasions.
Le jeune en question, même s’il a parfois éprouvé des difficultés à se remémorer la chronologie des faits, a tout de même fait le récit des trois agressions qu’il aurait vécues, lors du procès de Vincent Simard, qui se poursuivait mardi au Palais de justice de Drummondville. Comme c’était le cas avec la première présumée victime, Simard s’était lié d’amitié avec le jeune et sa famille.
«M. Simard agissait comme un phare dans ma vie, a-t-il mis en contexte. Il s’est imposé comme un grand frère pour moi. J’entretiens une relation privilégiée avec mes parents, mais il y a des choses qu’on ne veut pas jaser avec un membre de notre famille. Vincent se présentait comme une personne avec laquelle je pouvais parler de tout.»
L’accusé a gagné la confiance de sa présumée victime et des proches de celle-ci, si bien qu’il se sentait à l’aise de se servir une bière à la résidence familiale, en attendant l’arrivée du mineur.
Lors d’une soirée au domicile de Vincent Simard, où il y avait plusieurs invités, celui-ci aurait embarqué dans le spa avec la présumée victime. Même s’il y avait des gens à proximité, Simard aurait commis des attouchements sexuels.
«Il s’est agenouillé dans le spa face à moi, a témoigné la présumée victime par visioconférence. Il a pris ma jambe et il l’a déposée sous son bras droit. M. Simard a massé ma jambe sous l’eau à l’aide de sa main gauche. Graduellement, il est monté au niveau de ma cuisse. Je le sentais toucher mon pénis et mes testicules du bout des doigts. J’ai figé. C’était surréel.»
À une autre occasion, Vincent Simard aurait invité sa présumée victime à dormir chez lui, puisqu’une sortie était prévue tôt le lendemain. L’accusé aurait massé sa présumée victime dans le salon, avant de commettre des attouchements.
«Il a commencé à me masser. À un moment donné, sans préavis, M. Simard a baissé mon pantalon et mon sous-vêtement. Il était très insistant dans sa poigne. Avec ses pouces, il a cherché le haut de mes jambes. Son but était d’écarter mes jambes pour toucher mes testicules avec ses pouces», a laissé entendre la présumée victime.
«Ma réaction était de serrer les jambes pour éviter que ça se produise. J’étais tendu comme une barre. Je n’étais pas capable de lui parler et lui non plus. Il respirait fort. Il a remonté mon pantalon avant de me dire “bonne nuit, mon homme” et de me donner un bec sur l’épaule. Ç’a pris du temps avant que j’arrive à dormir. Je voulais pleurer, mais il n’y a rien qui sortait», a-t-il poursuivi.
«Quand t’es prêt mon homme»
Lors d’une soirée chez Vincent Simard, le garçon a senti une douleur à ses testicules au point où il s’était couché sur le divan, incapable de fonctionner. Il a mentionné en cour avoir fait part de ses douleurs à sa mère. Cette dernière, faisant confiance au médecin et en son expertise, a suggéré à son enfant de demander l’avis de Vincent Simard. Celui-ci l’aurait amené dans sa salle de bain à l’étage, en prenant soin de barrer la porte.
«Ça semblait l’amuser de me voir dans cet état, s’est souvenue la victime alléguée. Il m’a dit : “Tu as deux choix : je t’ausculte immédiatement ou tu vas attendre 12 heures à l’urgence. On fait ça quand t’es prêt mon homme!” Sans gants, il a baissé mon pantalon, touché à mon pénis et à mes testicules. Je n’ai pas trouvé ça professionnel.»
Le principal intéressé a souligné que Simard le considérait en haute estime en le traitant «comme sa blonde». Il avait l’impression de lui appartenir.
Le procès a révélé que les deux présumées victimes se connaissaient dans ce dossier. Elles auraient notamment été victimes d’une «d’une crise de jalousie» de l’accusé dans un café de la région.
La présumée victime qui a témoigné mardi a d’ailleurs exprimé des regrets de ne pas avoir dénoncé la situation plus tôt, ce qui aurait pu éviter qu’une autre personne ne vive une situation similaire. Le jeune qui a témoigné a cependant hésité à plusieurs reprises lors du contre-interrogatoire mené par Me Marc Antoine Carette.
À plusieurs occasions, il a indiqué ne plus se souvenir de certains éléments évoqués par l’avocat de Vincent Simard qui disait vouloir «l’aider» à se remémorer certains aspects.
Le contre-interrogatoire se poursuivra mercredi. Le procès nécessitera toutefois quelques jours de plus que prévu pour permettre à la juge de la Cour du Québec, Hélène Fabi, de trancher.
Rappelons que Vincent Simard est accusé de quatre chefs d’accusation. Il lui est reproché d’avoir procédé à des contacts sexuels, en plus d’agresser sexuellement un mineur entre le 1er décembre 2014 et le 28 juillet 2017, à Drummondville. Il aurait fait une autre victime mineure, entre le 1er avril 2016 et le 1er septembre 2016, alors qu’il se trouvait en situation d’autorité.