CYCLISME. Grêle, neige, glace, inondations, glissements de terrain… la météo extrême survenue dans Alpes en fin de la 19e étape du Tour de France a forcé les organisateurs à stopper l’épreuve plus tôt que prévu, vendredi, entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes.
Heureusement pour Hugo Houle, c’est sur écran et non sur la route qu’il a été témoin de ces intempéries concentrées à un seul endroit. Dans les circonstances, le porte-couleurs d’Astana a salué la décision d’interrompre la course.
«Nous n’avons rien vu et nous étions au grand soleil lorsque la décision a été prise bien en amont pour neutraliser la course à Val d’Isère. Le Tour de France a pris une décision rapidement qui a été très bien gérée. Cela a évité à tout le monde de prendre des risques», a-t-il avancé en entrevue avec l’agence québécoise Sportcom.
«Nous n’avions qu’à descendre jusqu’à Val-d’Isère et ensuite attendre dans nos voitures d’équipe pour rallier l’arrivée dans les véhicules. Il y avait trop de neige et de glace sur la chaussée. La tempête a eu lieu dans une section isolée de la montagne. Je savais que s’ils avaient pris cette décision, c’est parce qu’il y avait quelque chose de grave. Quand j’ai vu les images, tout était blanc et bloqué et c’était impossible de passer là», a poursuivi le Drummondvillois de 28 ans originaire de Sainte-Perpétue.
Le classement officieux de l’étape a été fait selon les temps de passage des coureurs au sommet du col de l’Iseran, avant-dernière montée au programme du jour située à environ 40 kilomètres de l’arrivée prévue à Tignes.
Le Colombien Egan Bernal (INEOS) a été le premier au sommet, ce qui lui a permis de ravir le maillot jaune qui était sur les épaules de Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) depuis la huitième étape. Bernal n’a toutefois pas été déclaré vainqueur de l’étape, mais son avance sur le Français, en plus des secondes de bonification, lui ont procuré un coussin de 45 secondes sur l’ancien meneur et de 1 minute 3 secondes sur son coéquipier et vainqueur sortant, Geraint Thomas.
«Les écarts qui ont été faits dans le col de l’Iseran ont été faits à la pédale, alors c’est une très bonne décision. Sinon, cela aurait un peu tué la course et cela aurait favorisé Alaphilippe. Dans les circonstances, ils ont très bien réagi. Ils mettent en priorité la sécurité des coureurs», s’est réjoui Houle, qui était aux environs de la 45e place et dans le groupe du maillot jaune au sommet de l’Iseran.
Comme si ce n’était pas assez pour les fans français de voir leur compatriote être délesté du maillot jaune, leur autre favori, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), a posé pied en raison d’une déchirure musculaire à la cuisse gauche.
Le Tour reprendra son cours normal samedi, à la troisième et dernière étape des Alpes, entre Albertville et Val Thorens. Un parcours de 130 kilomètres avec une arrivée au sommet est prévu… si la météo est moins extrême. (JH)