AGRICULTURE. La récente décision de la Chine de suspendre ses importations de porc et de bœuf canadien est loin de décourager les quelque 340 producteurs centricois qui gagnent leur vie dans l’industrie porcine.
C’est ce qu’a fait savoir le président des éleveurs de porcs de la région, David Vincent.
Le troisième principal importateur de porc canadien justifiait sa décision en évoquant des lacunes dans le processus de certification des produits canadiens. Or, jeudi, la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a indiqué au Devoir qu’un geste criminel serait la cause du problème. Elle a précisé qu’il «y a quelqu’un quelque part qui utilise la marque de commerce canadienne pour [exporter] des viandes vers la Chine». Même s’il se dit préoccupé par la récente décision de la Chine de suspendre ses importations de porc et de bœuf canadien, David Vincent garde espoir.
«Quelqu’un utiliserait nos standards de qualité pour permettre l’importation de porc. Il y aurait de la fraude et la GRC poursuit son enquête. Je ne dirais pas que c’est frustrant, au contraire, ça vient certifier qu’on a un porc de qualité», souligne David Vincent.
Incompréhension
Même si les contrecoups ne se font pas sentir immédiatement, le producteur situé à Sainte-Séraphine juge qu’il est primordial de faire la lumière sur la situation. Les éleveurs se plient à plusieurs exigences pour assurer un produit de qualité.
«Il y a de l’incompréhension, mais il y a aussi de l’inquiétude quand on voit ce qui arrive, soutient-il . On travaille fort pour offrir un produit de qualité et pour répondre aux standards des pays importateurs comme la Chine. Une nouvelle comme ça, c’est une vraie bombe. Le Québec exporte 70 % de sa production. La Chine est un marché qui n’est pas négligeable. On met des efforts pour valoriser notre produit. C’est sûr que c’est stressant pour nous.»
La situation ne change rien à la planification financière de David Vincent. «Je n’ai pas le pied sur le frein», image-t-il.
«Le contexte géopolitique déstabilise le marché, mais je suis confiant pour l’avenir, assure-t-il. Si notre produit est reconnu au Québec, il peut l’être partout dans le monde. On exporte dans 80 pays. La Chine est un facteur, mais elle ne freinera pas nos exportations. Je suis convaincu que ça va se régler. Il ne faut pas se laisser abattre.»