HOCKEY. Le département de recrutement des Huskies de Rouyn-Noranda a beaucoup fait parler de lui au cours des dernières semaines. Parmi ces hommes de hockey qui ont aidé à bâtir l’édition championne de la coupe Memorial, on retrouve le Drummondvillois Didier Bochatay.
Dépisteur des Huskies depuis un peu plus de deux ans, Bochatay n’a pu se déplacer à Halifax, dimanche dernier, lors de la finale du championnat canadien de hockey junior. Retenu à Drummondville en raison de ses études universitaires, l’ex-défenseur de 36 ans était devant sa télévision pour assister à la victoire de 4-2 de la formation témiscabitibienne sur les Mooseheads.
«C’est un gros feeling, mais au deuxième étage d’une organisation, on vit ça différemment. On est moins dans l’action que les joueurs. On est davantage dans une vision à long terme. On vit nos sentiments de façon moins explosive, plus à l’intérieur», a confié Bochatay, toujours aussi humble dans ses propos.
«J’ai aidé dans mon rôle, mais je ne fais pas partie de l’organisation depuis plusieurs années. Je n’ai pas vécu le dernier cycle en entier. Ce sont mes collègues qui ont bâti cette équipe. C’est à eux que le crédit revient. C’est pour eux que je suis fier.»
Devenus un véritable modèle de constance depuis la conquête de leur première coupe du Président en 2016, les Huskies ont connu l’une des meilleures saisons dans l’histoire de la LHJMQ en 2018-2019. Presque tous les joueurs de cette édition championne ont d’ailleurs été repêchés et développés au sein de l’organisation.
«Le repêchage prend de plus en plus d’importance dans le hockey. C’est le cas même dans la LNH, surtout à l’ère du plafond salarial. C’est une façon de faire qui est de plus en plus valorisée», a expliqué Bochatay.
«Dans une région éloignée comme Rouyn-Noranda, c’est souvent plus difficile d’acheter des joueurs comme dans les gros marchés. C’est pourquoi les Huskies ont choisi de bâtir leur noyau par l’intermédiaire du repêchage. Ce sont des joueurs qui ont grandi ensemble dans l’organisation», a ajouté celui qui a défendu les couleurs des Voltigeurs, des Remparts de Québec et des Foreurs de Val-d’Or au tournant des années 2000 avant de rouler sa bosse chez les professionnels en Suisse jusqu’en 2013.
Chaleur humaine
Ce que Bochatay retient avant tout de l’édition 2018-2019 des Huskies, c’est d’ailleurs la solidarité qui régnait au sein de ce groupe. Il a également été marqué par l’esprit chaleureux animant la ville et les partisans de l’équipe.
«Ce n’est peut-être pas la meilleure édition de l’histoire sur papier, mais ce que je retiens, c’est l’esprit d’équipe et l’esprit de famille qu’on retrouve à Rouyn. Ça commence par le propriétaire Jacques Blais, qui a instauré un climat de chaleur humaine dans l’organisation. La culture propre aux Huskies a commencé à s’implanter sous la direction d’André Tourigny et Mario Duhamel. Ça s’est poursuivi sous Gilles Bouchard, puis Mario Pouliot.»
Parmi les membres de l’édition championne que Bochatay a contribué à recruter en compagnie de ses collègues, on retrouve le centre de 19 ans Vincent Marleau et le défenseur de 17 ans Samuel Régis. Le premier a été embauché comme agent libre tandis que le second a été un choix de quatrième ronde de l’organisation.
«Ma première mission comme recruteur, c’était d’aller épier Marleau à Saint-Hyacinthe, dans le collégial AAA. Alors de le voir marquer un but en finale de la coupe Memorial, c’était spécial. Vincent est un joueur méthodique qui se concentre sur les détails. Il ne flashe pas, mais il remplit un rôle de soutien important. Quant à Régis, c’est un athlète compétitif. C’est un joueur sous-estimé que j’aime beaucoup», a affirmé celui qui a soulevé la coupe Air Canada avec les Cantonniers de Magog en 2000.
La conquête des Huskies n’est vieille que de quelques jours, mais déjà, les recruteurs de l’organisation ont les yeux tournés vers le futur. Ce travail de longue haleine s’amorcera lors de la séance de sélection du 8 juin, au Centre Vidéotron de Québec.
«On va garder la même recette qui nous a permis d’avoir du succès. Ce sera un beau repêchage. Il y a plus de profondeur que l’an passé. Comme l’équipe du Québec a gagné la médaille d’or aux Jeux du Canada, il y a plusieurs bons joueurs disponibles. C’est sans compter que les ligues scolaires poussent de plus en plus.»
«Ces dernières années, il y avait beaucoup de pessimisme autour du hockey québécois. C’est vrai qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, mais il y a des signes encourageants», a conclu Didier Bochatay, qui est également recruteur-chef des Panthères de Saint-Jérôme au sein du circuit junior AAA du Québec.