JUSTICE. Près de quatre ans de procédures judiciaires et 25 apparitions au rôle plus tard, le dossier d’Éric Dupuis, cet homme accusé d’avoir produit 16 kilogrammes de psilocybine (champignons magiques) en 2015, connaîtra son dénouement en octobre.
Après de nombreuses remises, le procès d’Éric Dupuis a finalement été planifié du 22 au 25 octobre prochain au Palais de justice de Drummondville.
Rappelons que la saisie majeure de champignons magiques réalisée en décembre 2015 chez Fraisières Dupuis, à Wickham, avait également permis aux policiers de mettre la main sur 9300 récipients de substances à différentes étapes de production.
Le 1er février dernier, la requête de l’avocat de l’accusé, Me François Lafrenière, qui a plaidé pour l’exclusion d’un élément de preuve, a été refusée par la juge Marie-Josée Ménard de la Cour du Québec. À ce stade des procédures, il est proscrit aux médias de divulguer l’élément en question.
En décembre, à l’aide d’un interprète, l’auteur de ces lignes s’est entretenu avec un Guatémalthèque, via l’application Messenger. Jorge Leonel Ajquejay Colaj a alors fait savoir qu’il gardait un goût amer de son passage au Canada, après avoir travaillé pour Éric Dupuis. Le père de famille voulait améliorer son sort; tout le contraire s’est produit.
«En octobre 2014, j’ai dit à Éric que je ne voulais pas travailler dans les champignons, a raconté celui qui a perdu 10 000 $ en 20 mois, lors de passage au Centre-du-Québec. Il a ri de moi et m’a demandé ce que j’allais faire parce que le contrat de travail m’obligeait de travailler uniquement pour lui.»
Soutenant ne pas avoir été payé pour plusieurs heures de labeur, et suspectant que quelque chose clochait, Jorge Leonel Ajquejay Colaj a quitté les Fraisières Dupuis, un an avant la perquisition.
Au moment de celle-ci, deux armes à feu «mal entreposées» avaient également été saisies sur les lieux. La Sûreté du Québec (SQ) avait signalé que quatre travailleurs étrangers étaient employés de l’entreprise d’Éric Dupuis. L’un d’entre eux ne possédait pas de permis de travail valide. Il a été pris en charge par des responsables du service de l’immigration.