ÉCONOMIE – La pénurie de main-d’œuvre est devenue une problématique telle que presque toutes les actions et initiatives prises par la Société de développement économique de Drummondville (SDED) ont pour objet de s’y attaquer, incluant même une vive préoccupation face à la crise du logement.
L’organisation du Défi Emploi, la tenue de missions de recrutement à l’international, la création du module Attraction de la main-d’œuvre composé de cinq professionnels dont une avocate à temps plein et des visites promotionnelles dans d’autres régions du Québec sont parmi les priorités qui ont marqué l’année 2018 de la SDED, comme le souligne son rapport annuel présenté à la presse ce matin, quelques heures avant l’assemblée générale annuelle de ce soir au Centrexpo.
Outre tous ces efforts, c’est quand même la première fois que la SDED va jusqu’à inclure la crise du logement, dont L’Express a largement fait état il y a quelques semaines, dans les obstacles à franchir pour aider les entreprises à lutter contre la pénurie de main-d’œuvre.
«C’est correct de faire venir ici des travailleurs de l’étranger mais il faut avoir de quoi les loger, surtout ceux qui arrivent avec leurs familles», a fait valoir essentiellement le maire Alexandre Cusson, également président de la SDED.
Le rapport est explicite à ce sujet, précisant que quatre missions de recrutement à l’international ont donné comme résultats que 133 nouveaux travailleurs spécialisés arriveront à Drummondville au cours des prochains mois. En comptant les membres de leurs familles, ce sont 205 personnes qui s’installeront ici. Les Journées Québec à Paris de mai 2018 (12 candidats spécialisés recrutés), celles de décembre (54), la mission de recrutement à Tunis en juin (15) et celle de septembre (52) ont donc été fort prolifiques pour les entreprises de la région.
«Et ce n’est pas fini, d’enchaîner le directeur général Martin Dupont. Il y a une autre mission la semaine prochaine avec les Journées Québec à Paris et on s’attend à revenir de là avec une cinquantaine de contrats signés. Ces gens-là arriveront également dans les mois suivants, c’est du moins ce à quoi on doit s’attendre. Nous chercherons à augmenter notre banque d’informations sur les appartements ou même les chambres à louer et voir notamment dans quels secteurs ils seraient davantage disponibles».
«Le logement est une compétence municipale, pas de la SDED, rappelle Alexandre Cusson, mais il y aura lieu d’explorer quel soutien la SDED pourrait offrir dans le cas par exemple des travailleurs temporaires. Les propriétaires d’immeubles n’aiment pas trop assister à des portes tournantes. Nous avons des incubateurs pour des entreprises, on pourrait peut-être avoir des incubateurs pour les travailleurs. Nous réfléchissons à ça».
Ce qui est impressionnant par ailleurs, c’est que les candidats recrutés sont très bien formés. Julie Biron, directrice du service Attraction de la main-d’œuvre, témoigne : «En Tunisie, les gens sont hautement spécialisés et peuvent être opérationnels dès demain matin. CGI par exemple a embauché plusieurs candidats à l’étranger, on y compte déjà 50 employés après quelques mois seulement. Il faut dire que certaines de ces entreprises ont des filiales ailleurs dans le monde et elles en sont avantagées».
Les Journées Québec à Paris du premier et deux juin s’intituleront : «Et si votre avenir était au Québec».
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