COMMUNAUTÉ. La mémoire de l’ancien premier ministre du Québec Bernard Landry a été soulignée aujourd’hui alors que la Ville de Drummondville et la Société de développement économique de Drummondville (SDED) ont procédé à la nomination de la bâtisse du 1400, rue Jean-Berchmans-Michaud édifice Bernard-Landry.
Par ce geste, la Ville et la SDED ont commémoré cet homme, à la carrière politique impressionnante, décédé le 6 novembre dernier. Plusieurs membres de la famille de Bernard Landry se sont déplacés pour assister à la cérémonie.
«Ça me touche beaucoup que sa vie et son œuvre soient connues par les citoyens. Son message pourra inspirer d’autres personnes qui sont associées au développement économique de Drummondville ou même du Québec. C’est ce que mon père aurait voulu», a exprimé Pascale Landry, fille de M. Landry.
L’épouse de M. Landry, Chantal Renaud, n’a pas pu être présente pour l’événement, en raison de problèmes de santé. Elle a tout de même tenu à faire parvenir un message : «Au nom de Bernard, je remercie la Ville, il serait honoré de ce geste. Il disait de Drummondville : «Ce sont des pionniers» et aujourd’hui, vous êtes les pionniers de la toponymie pour honorer Bernard Landry», a-t-elle souligné par la voix d’un ami.
Une stèle commémorative, sur laquelle est inscrit un texte faisant état de la carrière politique de M. Landry, se dresse désormais devant la porte d’entrée de la SDED.
«Pour moi, renommer la maison de l’industrie et le siège social de la SDED en l’honneur de Bernard Landry va de soi. Ce dernier disait souvent qu’en tant qu’économiste, il se sentait comme un évêque à Rome lorsqu’il arrivait à Drummondville, notre ville étant connue comme la capitale du développement.
Il a su développer le Québec et lui donner une économie forte et robuste en créant des institutions considérées aujourd’hui comme étant essentielles au développement économique du Québec», a témoigné Alexandre Cusson, maire de Drummondville et président de la SDED.
Bernard Landry (1937-2018)
Avocat, économiste, professeur, haut fonctionnaire, homme politique et premier ministre du Québec, Bernard Landry compte parmi les plus grands bâtisseurs du Québec moderne.
Il est né le 9 mars 1937 à Saint-Jacques-de-Montcalm. Il a étudié à l’Académie Saint-Louis-de-France, puis a suivi son cours classique au Séminaire de Joliette. Licencié en droit de l’Université de Montréal, il a été admis au Barreau du Québec en 1965 et a poursuivi son parcours académique en Europe où il a obtenu un diplôme en économie et en finances de l’Institut d’études politiques de Paris. Après ses études, le jeune avocat a œuvré au sein du gouvernement du Québec de 1964 à 1968.
Bernard Landry a adhéré au Parti québécois en 1968. Il a été élu sous la bannière péquiste pour la première fois à l’élection de 1976. Homme de confiance des cabinets de René Lévesque, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, il a occupé au cours de sa carrière les plus hautes fonctions de l’État: ministre au Développement économique, ministre du Commerce extérieur, ministre des Relations internationales, ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, ministre des Finances, ministre du Revenu, vice-premier ministre du Québec, et il a participé à la modernisation de l’économie québécoise, notamment avec la création de Placements Québec et d’Investissement Québec.
Il a également joué un rôle déterminant dans la promotion du libre-échange et l’appui qu’il suscitait a mené à l’adoption de l’ALENA.
Chef du Parti québécois, dès mars 2001, Bernard Landry est devenu premier ministre du Québec le 8 mars de la même année. Sous sa gouverne, le Québec a signé la Paix des braves, une entente historique entre la nation québécoise et la nation crie. Bernard Landry a agi, à compter de 2003, comme chef de l’opposition jusqu’à ce qu’il démissionne de ses fonctions, le 6 juin 2005. Il est retourné par la suite à l’enseignement universitaire.
Bernard Landry s’est toujours défini, en premier lieu, comme un militant de l’indépendance du Québec. Il s’est éteint le 6 novembre 2018, à l’âge de 81 ans.