ÉDUCATION. Les élèves de premier secondaire d’une classe régulière de l’école secondaire Jean-Raimbault ont vécu une expérience unique en intégrant des concepts mathématiques au jeu vidéo Minecraft.
Malgré les airs ludiques du jeu Minecraft, plusieurs objectifs pédagogiques étaient visés par les enseignants, notamment les notions géométriques. En réinvestissant les notions théoriques apprises en classe, les élèves devaient notamment résoudre une situation problème en utilisant les notions de fractions, de pourcentages, de périmètre, d’aire, de nombres décimaux et des propriétés des quadrilatères. D’une durée de sept cours, cette activité permettait aux élèves de coopérer et d’œuvrer dans un tout autre contexte d’apprentissage.
C’est dans le cadre du Virage numérique, en vigueur à la Commission scolaire des Chênes (CSDC) que plusieurs enseignants au secondaire ont joint leurs efforts afin de créer ce tout nouveau projet, chapeauté par l’enseignant Marc-Antoine Cinq-Mars, prévu pour les groupes en première secondaire
Pourquoi le jeu vidéo?
«C’est un désir de marier le ludisme et la didactique qui animait les enseignants. D’autant plus que l’un des objectifs du projet éducatif de l’école secondaire Jean-Raimbault est de favoriser la réussite des garçons», a fait savoir Jean-Sébastien Blais, enseignant à Jean-Raimbault, par voie de communiqué.
Comme l’univers des élèves est en constant changement, les enseignants ont tenté de rapprocher la culture des élèves et celle à laquelle ils sont confrontés en classe.
«Les chercheurs en éducation technologique ont constaté que les jeux vidéos captent l’attention des enfants et offrent des conditions particulièrement favorables à l’apprentissage», a mentionné le directeur de la chaire de recherche sur les technologies en éducation, Thierry Karsenti.
Ainsi, que ce soit pour attiser l’intérêt des élèves ou pour les placer dans un contexte d’apprentissage stimulant, le jeu vidéo est une solution viable et intéressante.
Une activité qui fait l’unanimité
C’est non sans surprise que Marc-Antoine Cinq-Mars recevait des commentaires positifs des élèves avant même l’amorce du projet : «J’ai hâte à la fin de la semaine de relâche parce qu’on va commencer le projet!», a mentionné un élève lors de la seconde rencontre de parents de l’année.
«Pendant le projet, la classe s’est véritablement transformée en un chantier numérique durant lequel les élèves circulaient pour coopérer et pour partager leurs connaissances quant à l’univers infini de Minecraft.
Encore plus surprenant, la discussion quant au projet s’étendait hors des murs de la classe. Il n’était pas rare de circuler dans les corridors de l’école Jean-Raimbault et d’entendre des élèves discuter positivement de leurs expériences dans la classe de mathématique», peut-on lire dans le communiqué.
Une curiosité manifeste
Comme les portes de la classe étaient toujours ouvertes, l’équipe-école avait l’opportunité d’observer ce modèle de classe. Bien que cela représentait une façon de gérer la classe qui s’éloigne des méthodes d’enseignement traditionnelles, plusieurs enseignants manifestaient un intérêt quant à l’intégration de ce projet dans leur séquence d’enseignement. C’est pourquoi plusieurs ont pris le temps de venir visiter la classe lors de ce projet. «Ce que je retiens de ce projet, c’est l’engouement des élèves en lien avec ce projet», a lancé une professeure enseignante de mathématique.
Marc-Antoine Cinq-Mars, enseignant de mathématique au premier cycle du secondaire, n’a pas eu à chercher bien loin afin de trouver des collègues près à se lancer dans ce projet captivant.
Son frère, Louis-Charles Cinq-Mars s’est occupé principalement de la programmation. Sa femme, Joanie Bélanger avait la lourde tâche de superviser l’aspect didactique et de concocter les documents destinés aux élèves ainsi qu’aux enseignants désireux de recréer ce projet dans la classe.
Jean-Sébastien Blais, enseignant de français, était responsable des aspects techniques dans le jeu alors que Jean-Sébastien Tremblay a offert son aide afin de concocter l’univers virtuel créé par l’ensemble de l’équipe et dans lequel les élèves ont manœuvré. Passionnée par les jeux vidéos, l’équipe d’enseignants a également eu le support des conseillères pédagogiques œuvrant à la CSDC. (EA)