HOCKEY. La déception de voir une équipe bâtie pour les grands honneurs échouer dans sa quête. La fierté devant l’une des meilleures saisons dans l’histoire de la concession. Voilà ce qui résume le bilan de la dernière campagne des Voltigeurs dressé par le président Éric Verrier, lundi, au Centre Marcel-Dionne.
Deux semaines après l’amère élimination des Rouges en demi-finale de la LHJMQ et au surlendemain de la conquête de la coupe du Président par les Huskies de Rouyn-Noranda, Verrier a d’abord voulu remettre les choses en perspective. Celui qui occupe le siège de président depuis 15 ans a évoqué les 53 victoires et les 107 points récoltés par la meilleure offensive du circuit durant le calendrier régulier… une spectaculaire force de frappe qui se sera néanmoins avérée insuffisante en séries éliminatoires.
«C’était une saison excitante et captivante. La population s’est accaparée de ses Voltigeurs. On a senti l’engouement grandir toute l’année. Malheureusement, cette belle saison s’est terminée plus tôt qu’anticipé. On ne s’en est jamais caché : on rêvait de gagner la coupe du Président. C’était notre objectif. Le plan avait été monté par Dominique Ducharme et poursuivi par Steve Hartley et Stéphane Desroches. On y a cru jusqu’au dernier match. On est déçu du résultat final, mais on a eu droit à sept mois et demi de très beau hockey qui ont fait vibrer nos partisans», a déclaré Éric Verrier, en rappelant que le club a attiré 84 800 spectateurs cet hiver avant d’accueillir 28 200 amateurs supplémentaires ce printemps.
Selon l’homme d’affaires, il est difficile d’identifier ce qui a réellement fait défaut dans la série contre les Mooseheads de Halifax. Contrairement aux hôtes du tournoi de la coupe Memorial, les Voltigeurs formaient pourtant une équipe à maturité.
«Ça s’est joué sur un paquet de petits détails. Ce n’est pas un seul élément. On était près de mener 2-0 dans cette série. On ne saura jamais où ça nous aurait menés. Dans le sport, on ne contrôle pas les résultats. D’ailleurs, qui aurait gagé que le Lightning de Tampa Bay se ferait balayer en première ronde?»
Le président des Voltigeurs a toutefois refusé de lancer la pierre aux éléments-clés du club tels que Maxime Comtois, Joseph Veleno et Nicolas Beaudin. «Je ne suis pas prêt à cibler un joueur plus qu’un autre. Le hockey, c’est un sport d’équipe : tu gagnes et tu perds en équipe. En séries, certains joueurs étaient plus stressés; d’autres ont joué blessés. Il y a aussi une question de chance, comme un tir qui touche le poteau. C’est sans compter qu’Alexis Gravel a livré des performances hors du commun devant le filet d’Halifax.»
Le prochain DG travaillera avec Hartley
Au bout du compte, c’est Stéphane Desroches qui a payé le prix pour cette élimination hâtive. Le directeur général a été congédié moins de 48 heures après avoir vu Xavier Parent mettre fin aux espoirs du bataillon drummondvillois. «C’était une décision difficile à prendre. Stéphane est un excellent individu, mais notre comité hockey a regardé le travail qui doit être fait pour relancer l’équipe. Pour toutes sortes de raisons, on en est venu à la conclusion que ce n’est pas l’homme de la situation pour nous amener ailleurs», a expliqué Éric Verrier.
Au cours des derniers jours, les administrateurs de l’équipe ont entamé des discussions avec trois candidats à la succession de Desroches. L’organisation souhaite évidemment procéder à cette nomination d’ici le repêchage du 8 juin. «On recherche un homme d’expérience qui va assumer tout le leadership du volet hockey. Ça prend quelqu’un qui va dresser un plan clair. Il devra être créatif, avoir un bon réseau de contacts et aller sur le terrain pour trouver des perles rares cachées», a énuméré Verrier.
Rappelant que l’entraîneur-chef Steve Hartley est encore sous contrat avec les Voltigeurs pour la saison 2019-2020, tout comme son adjoint Steve Bégin ainsi que le directeur technique Sébastien Charpentier, Verrier a révélé que le prochain DG devra travailler avec le personnel en place. Quant à l’instructeur-adjoint Ryan Falkenham, dont le contrat arrivait à échéance, il a choisi de quitter l’organisation pour faire un retour aux études.
Interrogé au sujet de l’implication des membres du conseil d’administration dans les décisions du DG, Verrier a été catégorique. «On s’en mêle le moins possible. Le DG est responsable de bâtir un plan en collaboration avec le vice-président hockey. Le plan est approuvé par le comité hockey, puis déposé au CA. C’est un plan qui demeure général. À moins de dérogation au plan, c’est ensuite au DG de prendre les décisions. On ne peut pas être toujours par-dessus son épaule. Si on veut bien l’évaluer, il faut le laisser travailler à l’aise.»
Malgré ce cycle de reconstruction qui s’amorce, le président s’est montré optimiste au sujet de la prochaine campagne. «On va être une équipe jeune et travaillante. On a quelques diamants sous la main. On n’a qu’à penser aux Dawson Mercer, Xavier Simoneau, Thomas Pelletier ou Olivier Rodrigue, sans oublier des jeunes comme Charles-Édouard Drouin et Jacob Dion. Ajoutons à cela quelques joueurs invités de l’Ontario. Le repêchage européen sera très important. De bons Euros peuvent faire repartir la roue plus vite.»
Pour terminer, Éric Verrier s’est réjoui des propos du maire Alexandre Cusson, qui a réitéré sa volonté de prioriser le dossier de la rénovation et de l’agrandissement du Centre Marcel-Dionne. Estimé à 28 M$, ce projet serait financé à parts égales entre les instances locales, provinciales et fédérales. «On a hâte que l’étude de faisabilité se finalise. Les plans datent de 2014, alors on ne part pas de zéro, mais il faudra retourner sur la planche à dessin.»