Des travailleurs de la santé revendiquent de meilleures conditions

Photo de Marilyne Demers
Par Marilyne Demers
Des travailleurs de la santé revendiquent de meilleures conditions
Quelque 250 travailleurs de la santé et des services sociaux ont manifesté à Drummondville le 1er mai, Journée internationale des travailleurs. (Photo : Marilyne Demers)

SANTÉ. Environ 250 travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ont fait entendre leur voix mercredi midi à Drummondville. Les membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), de partout à travers la province, ont manifesté devant le CHSLD Frederick-George-Heriot pour réclamer de meilleures conditions de travail.

Réunis à Drummondville, les syndicats déplorent notamment le manque de reconnaissance quant à l’expérience de travail des salariés. Une nouvelle structure salariale a été mise en place le 2 avril dernier.

Selon eux, des employés figurent plus bas dans la nouvelle échelle salariale compte tenu que les années d’expérience accumulées n’ont pas été prises en compte. Or, un travailleur embauché après l’entrée en vigueur de cette nouvelle structure peut faire reconnaître l’expérience qu’il a acquise dans un autre établissement.

«À titre d’exemple, quelqu’un qui travaille depuis 20 ans dans le réseau est au 5e échelon. Depuis le 2 avril, son expérience n’est pas totalement reconnue. Évidemment, ça a un impact sur son salaire. Une nouvelle personne qui arrive dans le réseau se ferait reconnaître son expérience et se verrait tout de suite être au 5e échelon. On trouve qu’il y a une injustice qui n’a pas de bon sens», déplore la vice-présidente de la FSSS–CSN, Josée Marcotte.

Frédérick Beaulieu, Josée Marcotte et Pascal Bastarache, représentants syndicaux.

Ces changements touchent les salariés des différents types d’emploi, que ce soient les médecins, les infirmières, les préposés aux bénéficiaires, le personnel administratif ou de bureau, pour ne nommer que ceux-là. «Il y a 12 échelons avant d’atteindre le maximum de l’échelle salariale dans mon type d’emploi. Avec ces changements, je descends à l’échelon 4. Je vais devoir faire trois années supplémentaires pour atteindre le maximum. Je recule dans mes conditions de travail», indique Éric Desbiens, technicien en électronique à Drummondville.

Les syndicats, qui représentent 90 000 salariés, demandent aux employeurs et au gouvernement d’intervenir pour remédier à la situation. «Ce qu’on nous dit, c’est que les employeurs auraient eu une consigne du gouvernement de ne pas reconnaître leur expérience. Il ne faut pas attendre la prochaine convention. N’attendons pas que les gens quittent le réseau. Il faut corriger ça maintenant», soutient-elle.

La convention collective prend fin le 31 mars 2020.

Situations inacceptables
Des représentants syndicaux de la région étaient sur place pour dénoncer les conditions et les surcharges de travail des travailleurs de la santé et des services sociaux.

«On trouve que la non-reconnaissance de l’expérience se rajoute à une longue liste de situations inacceptables, surtout à Drummondville. On parle de la surcharge de travail quotidien, les jours fériés qui sont toujours refusés, le temps supplémentaire obligatoire et l’abus des gestionnaires», énumère Pascal Bastarache, le président du Syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers du CIUSSS Mauricie et Centre-du-Québec (SPPSAM-CSN).

«On a vu l’autre fois un coordonnateur qui a menacé des personnes de faire appel à un agent de sécurité si des travailleurs ne restaient pas sur place. Après, on se demande pourquoi il y a une pénurie de main-d’œuvre dans le réseau», ajoute-t-il.

Parmi ces situations, une préposée aux bénéficiaires de Drummondville déplore aussi les déplacements dans les autres établissements de santé, qui ont un impact sur les soins offerts à la population. «On se fait déplacer de notre poste dans les quatre centres de Drummondville pour combler le manque de personnel. Quand on t’envoie quelque part où ça fait trois ans que tu n’es pas allé, tu arrives comme une nouvelle, tu ne connais plus les habitudes et les résidents qui sont là. Il y a eu beaucoup de démissions dernièrement. Ça doit être une vocation si tu veux y rester», soutient Sandrine Ledoux.

Si aucun changement n’est fait pour améliorer les conditions de travail, d’autres moyens de pression pourraient avoir lieu au cours des prochaines semaines à travers la province.

Partager cet article