ÉDUCATION. Ce n’est pas sans difficulté que le Cégep de Drummondville en est venu à la conclusion qu’il devra sanctionner les relations intimes entre un étudiant et un membre du personnel qui se trouve dans une situation d’autorité puisque des clauses d’exception ont dû être ajoutées à la politique fraîchement rédigée.
«Ces situations viennent nuire à l’objectivité et à l’impartialité requises ou favorisent les risques d’abus de pouvoir ou la violence à caractère sexuel», peut-on lire dans le document, qui sera disponible dès septembre prochain pour les étudiants sur le site web du Cégep de Drummondville.
Cette nouvelle interdiction a été formulée dans le cadre du projet de loi 151 qui oblige les collèges d’enseignement général et professionnel à adopter une politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel.
«Les avis étaient très partagés concernant ce point précis. Au départ, nous avions prévu bannir toutes relations entre un étudiant et un membre du personnel. Par contre, nous avons près de 500 étudiants, de toutes catégories d’âge, inscrits à la formation continue. Nous avons été obligés de revoir notre politique», a fait savoir Katia Froideveaux, directrice des ressources humaines.
Catherine Landry, étudiante en Sciences humaines, a siégé au comité qui a élaboré la Politique visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel. Elle était d’avis qu’aucune relation intime ne devrait exister entre un élève et une personne en situation d’autorité. «Je crois que cela nuit à l’impartialité et à l’objectivité. Il est clair qu’un professeur ne va pas évaluer le travail d’une personne avec qui il a une relation intime de la même façon», a-t-elle laissé entendre.
Après une consultation auprès de l’ensemble de la communauté collégiale et plusieurs discussions entre le comité et le conseil d’administration, le Cégep a décidé de fixer des exceptions à cette interdiction. Malgré l’entrée en vigueur de la politique, «si une relation existe préalablement à la situation d’autorité, pédagogique ou d’aide, à l’embauche du membre du personnel ou à l’adoption de la présente politique», elle sera tolérée.
Le Cégep sanctionnera les cas qui transgressent les balises établies par la politique, mais n’a pas pu développer davantage sur celles-ci précisément. «Les sanctions vont dépendre de la nature de la relation, de la gravité et du caractère répétitif. Je ne peux pas te dire quelle sanction sera applicable, car nous allons prendre en compte l’ensemble du portrait de la situation», a ajouté Mme Froideveaux.
L’institution scolaire souhaite également sensibiliser les membres du collège à cette situation, et ce, dès septembre prochain, soit au moment où la politique entrera en vigueur. «Des informations se trouveront dans l’agenda des étudiants et dans le kit d’embauche que l’on remet à un nouvel employé. Puis, la politique complète sera disponible sur le site web du Cégep de Drummondville», a fait savoir Katia Froideveaux.