OPINION. «Je suis un extrémiste de droite et fier de l’être». Par courriel, un lecteur m’a servi cette phrase en guise d’entrée. Il a saupoudré le tout avec quelques insultes, avant de m’offrir un «char de mar…» pour dessert.
Monsieur tenait à me faire savoir, de façon agréable, que mon commentaire sur l’immigration ne faisait pas son affaire. Maudit que notre époque est dégueulasse, en ouvrant la porte aux dérapages à l’aide d’internet.
L’intransigeance et l’intolérance sont visiblement les saveurs à la mode sur le web. Le respect est optionnel. C’est tellement tendance insulter les gens, en refusant de débattre, et en ne bronchant pas d’un poil sur nos positions.
Dépoussiérer l’esprit critique
Si je vous dis que des suprématistes blancs lynchaient des Noirs sur la place publique jusqu’au début des années 1960, que l’Allemagne nazie a tué près de six millions de Juifs et que des groupes terroristes frappent encore aujourd’hui au nom d’une idéologie d’extrême droite, allez-vous être encore dans cette gang-là? Au fond, historiquement, c’est ce que l’extrême droite a fait : s’opposer à la démocratie en s’appuyant sur l’identité nationale comme principe capital.
Et là, j’en entends certains me traiter de journaliste gauchiste derrière leur clavier. Erreur! L’extrême gauche est aussi terrible avec des exemples nombreux de bavures. Au fond, Staline n’était pas un doux non plus, on va se le dire. Si je vous dis que toute forme d’extrémisme laisse un goût amer en bouche, qu’allez-vous me répondre?
À un certain moment, il faut que quelqu’un se lève. On n’a pas besoin que l’ignorance soit étalée publiquement. Si seulement, tous les internautes réfléchissaient 30 secondes avant d’écrire. Ce n’est pas vrai que les insultes ont leur place au nom de la liberté d’expression. En voyant que les commentaires de personnes ayant l’esprit critique aiguisé se font plutôt rares sur internet, il y a matière à croire que la stupidité humaine est en train de triompher.
Un homme de mon entourage ayant quatre décennies d’expériences de plus que moi derrière la cravate me faisait remarquer que les jeunes n’ont rien inventé. Mais à son époque, les commentaires indécents ne sortaient pas de la taverne. Bingo! Il est là le problème. Il y a quelque chose d’inquiétant dans le monde actuel.
Parce qu’en portant une attention particulière au menu disponible via les commentaires sur le web, il y a de quoi faire une indigestion de niaiseries.