Les chauffeurs de taxi des régions veulent dialoguer

Les chauffeurs de taxi des régions veulent dialoguer
Pascal Mcgrath s’est déplacé du Mont-Laurier jusqu’à Drummondville pour rencontrer ses collègues conducteurs de taxi. (Photo : Erika Aubin)

TAXIS. Des membre de l’Association des taxis des régions du Québec (ATRQ) se sont regroupés à l’hôtel le Dauphin de Drummondville aujourd’hui. Ils souhaitent engager un dialogue entre eux, dans une optique de mobilisation.

«Le but de ce rassemblement est d’informer les conducteurs des enjeux du projet de loi 17. C’est aussi important de tisser des liens puisqu’on s’apprête à traverser une grosse tempête ensemble», a fait savoir Serge Lebreux, porte-parole de l’ATRQ. La réunion, où près d’une soixantaine de membres étaient présents, s’est déroulée calmement et dans le respect.

«Notre rassemblement va au moins montrer que nous sommes unis entre nous», a lancé Sébastien Bouffard de Matane.

Si le dialogue entre eux est primordial pour leur cause, les membres de l’ATRQ souhaitent également pouvoir discuter avec le gouvernement caquiste.

Peu d’ouverture

«Je suis allé dans un regroupement à Montréal, mais ça avait l’air d’un vrai zoo. Je ne suis pas pro-grève. Ce qu’on demande, c’est d’engager un dialogue avec le ministre, mais jusqu’à présent, ça ne fonctionne pas vraiment», a fait savoir Pascal Mcgrath, chauffeur de taxi à Mont-Laurier.

«Nous sommes prêts à revoir certaines choses, comme les fusions des agglomérations. Ce que nous voulons, c’est une discussion avec le ministre», a insisté Carolle Dallaire, qui est originaire de la région du Saguenay et qui s’est elle aussi déplacée pour la journée.

Déposé le 20 mars dernier par le ministre des Transports François Bonnardel, ce projet de loi prévoit notamment de mettre fin au contingentement des taxis et aux territoires exclusifs.

Un chauffeur devra avoir un permis de classe 5, comme la majorité des conducteurs, et Québec mettra fin à l’immatriculation T, réservée aux taxis.

«Nous entendons accompagner l’industrie du taxi dans sa migration vers le nouveau régime», a déclaré François Bonnardel, au moment du dépôt du projet de loi.

Lors de la réunion de l’ATRQ, un avocat était sur place afin de clarifier le projet de loi 17 puisque «plusieurs chauffeurs de taxi se plaignent de ne pas être au courant de ce qui se passe actuellement.»

Les membres arboraient fièrement un écusson jaune, comme signe de soutien.

Des permis qui ne valent plus rien

Dans tout ce débat, la plus grande inquiétude des propriétaires de permis de taxis est la valeur de ceux-ci, qui «ne vaudra plus rien». Ces derniers ont dû payer une somme qui se situe autour de 100 000 $, mais qui varie selon certaines règlementations, pour un seul permis. Avec la déréglementation de l’industrie, leur permis perdra inévitablement sa valeur.

«J’ai vendu 14 permis de taxi, il y a un an et demi, à mon garçon. Est-ce qu’il doit continuer de payer ce qui vaut 0 $ ou je lui dis de laisser faire et moi je n’ai plus de fonds de pension?», a confié Mme Dallaire, préoccupée quant à l’avenir de ses investissements.

Si la Coalition avenir Québec (CAQ) tient autant à ce projet de loi, c’est dans le but de moderniser l’industrie du taxi.

«Pour l’usager, cela signifie plus de services, plus de concurrence et plus de transparence dans les prix, a plaidé le ministre Bonnardel. Pour les chauffeurs, la loi offrira un environnement réglementaire moins lourd, des économies dans les coûts d’opération et une équité entre tous les joueurs de l’industrie. Avec cette loi, le gouvernement lance également un message d’ouverture aux nouvelles initiatives qui s’inscrivent dans l’économie de partage.»

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