JUSTICE. Caroll Gillis, qui a effectué la comptabilité pour l’entreprise de son beau-père pendant 13 ans, a profité de son emploi pour lui frauder un montant de plus de 677 000 $. Elle a été condamnée à 30 mois de prison, vendredi, au Palais de justice de Drummondville.
Du 1er mars 2001 au 7 mai 2014, Caroll Gillis travaillait une journée par semaine pour effectuer la comptabilité pour la compagnie de son beau-père située à Cleveland, près de Richmond, dans la MRC du Val-Saint-François. Elle effectuait les différents paiements pour l’équipement du garage, en plus de payer les comptes de la victime. Le problème est qu’elle a profité de son poste particulier pour payer une panoplie de factures personnelles.
L’avocat de la fraudeuse, Me Jean-Claude Lagacé, a fait savoir que la dame n’a pas utilisé l’argent pour se payer des voyages, mais bien pour subvenir aux besoins de ses cinq enfants et pour payer ses comptes. La dame âgée de 56 ans qui réside sur la 8e Allée, à Drummondville, reconnaît avoir fraudé son beau-père de 250 000 $, sans être en mesure de prouver qu’elle n’a pas subtilisé plus de 600 000 $.
«Ordonnance d’espoir»
Dans sa décision, la juge Marie-Josée Ménard de la Cour du Québec a considéré l’ampleur de la fraude, ainsi que le stratagème utilisé par Caroll Gillis. Avant de l’envoyer à l’ombre pour deux ans et demi, la magistrate a prononcé une ordonnance de remboursement de 600 000 $ que devra verser la fraudeuse à la victime dans la prochaine décennie, et ce, dès le 1er avril 2019.
À noter que depuis le dépôt de l’accusation, en août 2017, la Drummondvilloise n’a pas versé d’argent, afin de tenter de dédommager la victime
La juge, pleinement consciente que Caroll Gillis, sans emploi, peinera s’acquitter de cette tâche, a qualifié sa prescription «d’ordonnance d’espoir». Si la Drummondvilloise travaille dans la prochaine décennie, son salaire sera saisi par la gouvernement, afin de dédommager son beau-père. Ce dernier poursuit également Gillis au civil pour essayer d’obtenir justice.
«C’est une perte incroyable que ce monsieur-là a subie, a déclaré la magistrate, à l’intention de la dame. En plus, il y a un lien de confiance qui s’est brisé dans la famille. Je ne sais pas comment vous vous intellectualisez ce qui s’est produit, avec le message que vous avez lancé à vos enfants. Les 30 prochains mois vont vous permettre d’y réfléchir. La fraude est un délit extrêmement important qui a des conséquences chez vous et autour de vous.»